Montréal

Nouvelles

Les oies sauvages

02-04-2013

Les oies sauvages

      Par Veronika Iljasow

Réveillée par un cri des oies

annonçant <<vive le printemps!>>

Je me penche sur le premier brin d’herbe

qui regarde avec son oeil vert.

Mais la terre est encore froide et blanche parfois.

En attente du monde qui verdoie

les oies sauvages

assises sur le glace du St. Laurent

chantent, les voix serrées, en flottant avec les ailes.

Le brouillard se lève paresseusement,

en couvrant la ville qui semble encore dormir,

et le bruit de Montréal semble ne pas exister…

Mon coeur recommence à battre, fâché

d’avoir interrompu son rêve- miracle

des cygognes

en Pologne.

               Là-bas, la nature dort encore,

               couverte d’un plaid éphemère,

               perdue dans les dates,

               elle s’en fout.

               Là-bas, le soleil se penche de honte.

               Il cache son beau visage

               derrière les nuages.

               Il boude.

L’haleine du Dieu qui vient de l’est

me fait penser à elle,

ma terre natale qui m’a laissé partir

vers la terre promise du Québec.

Ici, les oies sauvages envoient un cri

comme une promesse de la nouvelle vie

qui va naître ici et là-bas.

Un cri comme une prière

pour l’espoir,

pour la foi,

pour le soleil du sud

dans le vent de l’est.

Là-bas, la nature dort encore,

               couverte d’un plaid éphemère,

               perdue dans les dates,

               elle s’en fout.

               Là-bas, le soleil se penche de honte.

               Il cache son beau visage

               derrière les nuages.

               Il boude.