Les oies sauvages
     Par Veronika Iljasow
Réveillée par un cri des oies
annonçant <<vive le printemps!>>
Je me penche sur le premier brin d’herbe
qui regarde avec son oeil vert.
Mais la terre est encore froide et blanche parfois.
En attente du monde qui verdoie
les oies sauvages
assises sur le glace du St. Laurent
chantent, les voix serrées, en flottant avec les ailes.
Le brouillard se lève paresseusement,
en couvrant la ville qui semble encore dormir,
et le bruit de Montréal semble ne pas exister…
Mon coeur recommence à battre, fâché
d’avoir interrompu son rêve- miracle
des cygognes
en Pologne.
              Là -bas, la nature dort encore,
              couverte d’un plaid éphemère,
              perdue dans les dates,
              elle s’en fout.
              Là -bas, le soleil se penche de honte.
              Il cache son beau visage
              derrière les nuages.
              Il boude.
L’haleine du Dieu qui vient de l’est
me fait penser à elle,
ma terre natale qui m’a laissé partir
vers la terre promise du Québec.
Ici, les oies sauvages envoient un cri
comme une promesse de la nouvelle vie
qui va naître ici et là -bas.
Un cri comme une prière
pour l’espoir,
pour la foi,
pour le soleil du sud
dans le vent de l’est.
LÃ -bas, la nature dort encore,
              couverte d’un plaid éphemère,
              perdue dans les dates,
              elle s’en fout.
              Là -bas, le soleil se penche de honte.
              Il cache son beau visage
              derrière les nuages.
              Il boude.