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Après Colomb, la pauvre Joséphine.

02-10-2012

Après Colomb, la pauvre Joséphine.

                 Par Éric E.G. NOGARD                         

 

Chacun a en mémoire le procès fait à Christophe COLOMB, sa mort n’ayant pas éteint l’action diligentée contre lui par un Martiniquais réputé spécialiste du droit, pour avoir été avocat de son vivant.

 

Après COLOMB, c’est au tour de l’Impératrice Joséphine, comme le montre cet échange bien plus élégant, qu’il nous est demandé de publier sous le sceau de l’anonymat, pour une réflexion à placer sous le signe de la sérénité.

 

*****     *****     *****

 

 

Et d’une, la Requête.

 

 

                                            Le 2 Août 2011

 

                                            à

 

                                            Madame le Conservateur

                                            Du Musée de la Pagerie

                                            97229 Les Trois-Îlets (MQE)

 

Madame le Conservateur,

 

Créole originaire de Saint-Joseph, j’ai lu avec intérêt, l’an dernier, l’article de Sandrine de Saint-Sernin sur le berceau de l’Impératrice Joséphine dont je suis un fervent admirateur tout comme de son illustre mari Corse.

 

Je ne comprends toujours pas le manque de courage de tous nos élus afin de réhabiliter, par une simple authentique vérité historique, la mémoire de celle qui fût pendant plusieurs décennies un atout touristique majeur pour la Martinique.

 

Le Docteur ROSE-ROSETTE l’avait fort bien compris et avait consacré sa vie avec de faibles moyens financiers à la mise en valeur du domaine familial des TASHER De La PAGERIE.

 

Au cas où vous n’auriez pas lu l’Historien J. TULARD sur notre Impératrice, je vous remets sous ce pli un article paru dans le FIG-MAG de l’an dernier sur notre « Belle Créole ».

 

En conclusion de ce reportage, l’historien écrit clairement que Joséphine n’a jamais eu la moindre influence sur le rétablissement de l’esclavage à la Martinique où d’ailleurs il n’avait pas été aboli, même pas sous l’occupation Anglaise.

 

Cette décision de Napoléon visait surtout Haïti, premier producteur mondial à l’époque de sucre de canne qui avait provoqué une pénurie de sucre en Europe à la suite de la désertion des champs de canne par les ouvriers agricoles à l’instigation de Toussaint LOUVERTURE, dit-on.

 

Bonaparte préféra en final donner l’indépendance à Haïti pour développer avec le Chimiste Industriel DELESSERT le sucre de betterave.

 

Concernant l’innocence de Joséphine sur sa prétendue influence sur Napoléon qu’elle n’a jamais eue.

 

 

Est-il besoin de préciser que nos Historiens Pays – et ils sont fort nombreux en même temps qu’éminents – n’ont jamais pu établir de façon authentique :

 

–       Ni l’influence de Joséphine sur Napoléon son époux.

 

–       Ni que Joséphine ait joué un rôle actif dans les faits pour lesquels elle est incriminée par une certaine tranche de la population Martiniquaise, de façon si virulente et tellement injuste.

 

 

Un haut responsable des Monuments Historiques de France a eu l’occasion de m’écrire concernant Joséphine : « Je déplore aussi l’état de sa statue qui n’honore pas le pays et l’histoire de la Martinique ».

 

Il serait courageux et admirable de votre part à titre de directrice du Musée de Joséphine d’éclaircir avec votre Maire des Trois-Îlets toutes ces allégations mensongères sur notre célèbre impératrice et de réhabiliter sa mémoire en plaçant sa « Statue et sa Tête » sur la place de l’église des Trois-Îlets reconstruite avec goût et respect par son neveu Napoléon III puisque cette statue est déclarée indésirable par les Édiles de Fort-de-France au motif de toutes sortes d’allégations imaginées, mensongères et racistes.

 

Considérations distinguées.

 

Un Créole Authentique.

 

 

***

 

 

Et de deux, la réplique.

 

 

Madame le Conservateur

Domaine de la Pagerie

97229 Les Trois-ÃŽlets

 

                                                 Le 26 Août 2011

 

                                                 au

 

                                                 Correspondant

 

 

Cher Correspondant,

 

C’est avec attention et beaucoup de plaisir que j’ai lu votre lettre.

 

Je n’ai pas trouvé dans le courrier l’article de J. TULARD sur l’Impératrice.

 

Toutefois, j’ai pris bonne note de toutes les remarques historiques que vous m’apportez quant à notre histoire – en général – et celle de notre Joséphine en particulier.

 

J’ai donné copie au Conseil d’Administration et plus particulièrement à son Président, le Maire des Trois-Îlets, Conseil d’Administration largement décisionnaire dans le programme, culturel, patrimonial et historique du Musée.

 

Attendons ensemble, idées, suggestions et propositions de leur part.

 

Mais, sachez que parmi les animations envisagées en 2012, il y aura quelques colloques d’historiens et de sociologues entre autres, sur diverses thématiques que vous suggérez, Napoléon, l’esclavage, le sucre, la place de Joséphine dans le rétablissement de l’esclavage, etc.

 

En souhaitant que la Vérité de l’Histoire ait raison des rumeurs persistantes et nuisibles, à tous points de vue.

 

Bien à vous.

 

Le Conservateur du Musée de la Pagerie.

 

 

***

 

 

Puis les Commentaires de « Martinique Province Française ».

 

 

Nonobstant le fait que la Statue de Joséphine soit du Patrimoine Mondial de l’Humanité, donc sacrée et doive faire l’objet des plus grands soins de ceux qui se disent « Humanistes ».

 

Nonobstant la valeur sentimentale de cette statue offerte par l’Empereur Napoléon III au Pays où est née l’Impératrice Joséphine, sa grand-mère maternelle.

 

Cette Statue appartenant à la Martinique et pas à un parti politique si influent soit-il.

 

Il convient pour le comprendre de se situer dans l’époque.

 

 

  • Sans compter qu’à ce qu’on dit de façon persistante – elle aurait sauvé la tête d’un Dauphin -, Joséphine fut l’ange gardien d’un nombre considérable de Martiniquais Blancs, Noirs, Métis, Hommes ou Femmes, dans leurs difficultés en France Hexagonale.

 

  • Elle intercéda en faveur de tous ceux, riches ou pauvres, nobles ou pas, qui sollicitèrent sa protection et elle fut aimée et appréciée de tous ceux qui l’approchèrent, y compris les dynastes qui se coalisèrent contre l’Empereur Napoléon 1er.

 

  • Pas un témoignage de bon aloi n’a pu faire état d’une quelconque influence ni d’une quelconque action de sa part – particulièrement en ce qui concerne les esclaves – qui ne fasse honneur au genre humain.

 

Rien que pour cela, nulle mieux que Joséphine ne peut symboliser la Fierté Martiniquaise.

 

Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.