Montréal

Nouvelles

École ma pauvre École.

26-09-2012

École ma pauvre École.

               Par Éric E.G. NOGARD                    

 

Avec nos remerciements les plus sincères au Vieux Maître qui nous a communiqué cet extrait de La République de PLATON :

 

« … Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole,

 

Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie… ».

 

(PLATON 429-347 av JC – extrait de la République).

 

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École, ma pauvre École, voilà qu’on te cherche une morale alors que nul ne peut de toi, donner la moindre définition, ni avouer d’ailleurs ce qu’il veut faire de toi.

 

C’est que tu es malade et bien malade, avec bien trop de monde à ton chevet : qui dit beaucoup de monde dit beaucoup d’imbéciles, le propre de l’imbécile étant dans sa trompette.

 

Des gens zélés au demeurant, mais quelle idée se font-ils de toi et quels soins versent-ils, bien intentionnés qu’ils sont, dans ton verre.

 

De l’aspirine ? De l’arsenic ?

 

Quand la poudre d’aspirine et celle de l’arsenic, pour qui manque de nez !..

 

Qui peut en juger, qui ose en juger, quand on sait comment vont les choses et les gens de nos jours… le Troupeau.

 

Et comme chacun y va de son ordonnance, en bon Esculape qu’il est, pourquoi ne risquerions-nous pas de faire entendre ce que nous en a dit un vieux maître d’école d’une époque oubliée.

 

Selon lui.

 

L’école serait un édifice comportant son clocher, ses pilliers et ses ouailles, pour le mieux être d’une société.

 

 

Or, Qu’as-tu fait du clocher de ton École, société d’aujourd’hui.

 

Ne l’as-tu pas démoli, ne t’en es-tu pas débarrassée pour satisfaire aux lubies de tes libres penseurs… tes petits maîtres.

 

Nul n’empêchant la libre pensée, pourquoi la libre pensée t’empêcherait-elle d’avoir ton clocher et ta foi.

 

Eux qui se réclament de la Liberté de Pensée quand ils t’interdisent de penser librement.

 

Dès-lors, pour faire court et laisser plus de champ à la méditation, en renonçant à ta Foi, en démolissant ton Clocher, ne te serais-tu pas laissé avoir par plus roués que toi.

 

 

Or, qu’as-tu fait des piliers de ton École société d’aujourd’hui.

 

Eux qui étaient aussi bien formés, aussi bien préparés que peut l’être un chirurgien, un boulanger ou un plombier maîtrisant son métier.

 

Ne les a tu pas destitués de leur autorité tout comme on fait subir à un traître la dégradation militaire… et pourquoi.

 

De qui donc t’est venue l’idée de faire que tout un chacun entre et « boulange » dans ce Temple Sacré qu’était ton École.

 

Le Maître d’École y était l’officiant, ce pour quoi tu l’avais soigneusement sélectionné, méticuleusement formé pour qu’il réponde à la mission qui lui était confiée, au sacerdoce auquel il s’était engagé.

 

Un Maître d’École qui n’avait de compte à rendre qu’à sa hiérarchie à laquelle chacun d’ailleurs, parent ou pas, avait recours librement.

 

 

Société d’aujourd’hui, n’as-tu pas abandonné à tous les vents, à toutes les avanies, à toutes les turpitudes, à tous les petits chefs, les Officiants de ton École.

 

Formes-tu tes Chirurgiens pour que leurs patients leur montrent comment tenir un bistouri et où trouver un appendice iléo-caecal.

 

Formes-tu tes boulangers pour que les mangeurs de pain envahissent leur fournil pour leur montrer comment faire lever la pâte.

 

Formes-tu tes plombiers pour que leurs solliciteurs leur apprennent comment changer un robinet.

 

Dès-lors, pour faire Court, bien chère société, ne te serais-tu pas plantée quelque part.

 

 

Or, qu’espères-tu pour les ouailles de ton école société d’aujourd’hui.

 

Est-ce à apprendre à penser, à parler, à agir par soi-même, selon l’éthique que réclame ta Foi, une éthique avouable comme doit l’être toute éthique qui en soit une.

 

Ou est-ce par toutes sortes d’artifices, les soumettre à carcan et une fois asservies, leur faire croire qu’elles pensent par elles mêmes.

 

Dès-lors, pour faire court et laisser tout loisir à ta méditation, quelle morale peux-tu espérer pour tes ouailles, bien chère société, quand tu jettes impunément leurs maîtres, pire que dans la cage aux fous, mais dans l’arène aux gradins pleins de petits maîtres et au parterre parsemé de profanes et de profanateurs.

 

Et surtout, quand préalablement à leur entrée à l’école, tu plombes le cerveau de tes enfants.

 

 

Quelle École peut se prétendre laïque dans la mesure où la politique peut y entrer et y faire la leçon.

 

Quel vrai Maître Laïque pourrait Consentir à cette Profanation.

 

Quelle École Laïque peut se laisser affubler de certains patronymes, qu’est-ce que les Lumina et Mona (qui, en soi, sont hors de cause) ont à y voir.

 

Notre École ne serait-elle pas à l’image d’une Société Sacrilège qui se croit tout permis.

 

A l’Éminent Gilbert PAGO, formateur en Chef Honoraire des Maîtres d’École d’y répondre.

 

 

École, ma pauvre École… ton sort n’est pas enviable :

 

ü    Tu n’as plus de Foi, tu n’as plus de Maîtres, tu n’as plus d’Ėlèves ;

 

ü    Tu n’as que de faux Socrate, de faux Dewey, de faux César et… de vrais geôliers.

 

Que Platon te rappelle quelque chose de ce qu’il disait il y a Deux Millénaires et Demi.

 

 

Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.

 

Pour « Martinique Province Française »,