Croissance quel joli Mot.
   
            Par Éric E.G. NOGARD
C’est vrai que la Croissance est un bien joli mot, sauf que c’est selon le sujet qu’on considère, l’éclairage sous lequel on le regarde et l’angle sous lequel on le place.
Disons que, comme pour le Dessin, c’est une question de perspective.
Ainsi, posons une table sur son champ, son plateau face à nous et ses « pattes » dans le sens opposé.
Notre table ne sera guère qu’un rectangle et bien professionnel qui y verra une table ou tout au plus une planche à dessin.
Imaginons une Croissance dont le ressort serait un emprunt, toujours renouvelé, faisant boule de neige avec les intérêts demeurés impayés.
Bien des gens mènent grande vie de cette façon et, de cette façon, nombreuses sont les Entreprises qu’on prend pour florissantes.
Et puis un jour, Patatras ! Sans qu’aucun Administrateur Judiciaire ne puisse quoi que ce soit pour la remise sur Pied.
Une telle croissance est une Croissance en trompe-l’œil et la dissimuler ne peut durer qu’un temps.
Et, plus on la dissimule, davantage les conséquences en sont irréversiblement néfastes, sans merci.
Nombreux sont les gens et nombreux sont les Pays qui le savent, hélas, ils n’ont pas voulu y penser pendant qu’il en était encore temps.
Même les Banques qui ont cru se bâtir une fortune sur le Crédit à tout-va, s’en sont cassé les dents, et même le dentier.
En fait, à moins d’en user à bon escient, le Crédit est une Drogue.
L’addiction qu’elle entraîne est mortelle, surtout à cause de la Facilité Euphorique qu’elle exerce dans la tenue de ses Livres Comptables.
Certains – ont-ils tort – ne vont-ils pas jusqu’à dire que l’argent des Banques est tel l’argent du Diable.
Le propre du Diable étant, non seulement de nous mentir, mais de nous apprendre à nous mentir à nous-mêmes, dans l’euphorie la plus suave…
Et si nous imaginions la Croissance au regard de nos abus.
Nos salaires sont élevés jusqu’à l’extravagance.
La recherche nous devient impossible, de même que l’investissement, tout autant que l’embauche.
Point n’est besoin pour nous de savoir lire dans le marc de café pour savoir à quel point :
- Dès sa Date de Création une Entreprise porte le voile de la Faillite.
- Nos Entreprises les plus anciennes, les plus expérimentées et les mieux organisées ne peuvent résister à la Concurrence Déloyale qui leur est faite par le biais des Subventions données à leurs dépens à leurs propres homologues.
Délocaliser est leur seule bouée de sauvetage.
Délocaliser jusqu’aux États-Unis, ce qui n’est pas peu dire et qui pourtant ne dit rien à nos Grands Économistes comme à nos Puissants Syndicats.
- A mettre bout-à -bout les secours apportés à nos pauvres par le biais des mille institutions réputées parfaitement légales qu’entretient l’argent public on dépasse largement ce qu’il en coûterait de verser un salaire plancher à tout privé d’emploi.
Ces exemples ne sont pas exhaustifs et ils sont loin de figurer parmi les plus extravagants.
Ainsi, si les Footballeurs touchent ce qu’ils touchent, quelle idée peut-on se faire de ce que touchent les Cadres de ces mêmes Footballeurs.
Tout ce petit monde pouvant par exemple être correctement payé avec l’assurance d’un emploi réservé, comme les Militaires qui eux risquent leur vie.
L’État y perdrait-il.
Au lieu de prétendre à la Mutualisation de la Dette, ce qui revient à la fois à encourager le gaspillage et à désespérer l’épargne – ce qui a tout l’air du Clone de l’Indécence -, une courageuse remise en question ne vaudrait-elle pas mieux pour nous que de jouer les aigrefins, prétentieux de surcroît.
Certes la Croissance est un Joli Mot.                              Â
Cependant l’envisager sur quelle base,
C’est là toute la question.
 
Qu’en dirait Dominique STRAUSS-KHAN ;
Nonobstant ce qu’en pense Madame MERKEL.
Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.
