le premier tour de l’élection présidentielle EN FRANCE
Par Uves Alavo                                  Â
F. Hollande est en tête et son score est le plus élevé obtenu par un candidat socialiste dans
l’histoire de la Vème République – à l’exception de 1988, année de réélection pour F.
Mitterrand. A l’inverse, la sanction est sans appel pour N. Sarkozy : 1 électeurs sur 5
seulement a approuvé sa politique et son bilan. Pour la première fois dans l’histoire de
l’élection présidentielle, un candidat sortant n’arrive pas en tête au premier tour. Autre fait
marquant : le total de la droite parlementaire est historiquement bas. F. Hollande a donc très
largement rassemblé les électeurs qui attendent le changement à gauche alors que M. Sarkozy
a subi un désaveu massif et clair. C’est à la fois un vote d’adhésion à François Hollande et Ã
son projet – ce dont témoigne la faible dispersion des voix de gauche – et un vote sanction
pour le candidat sortant.
La participation citoyenne est forte. Avec la crise qui n’est pas finie et qui crée de la souffrance sociale, la résignation aurait pu l’emporter. Quant à la campagne outrancière et mensongère de la droite, elle aurait pu susciter une répulsion civique. Au contraire, les Français ont exercé leur souveraineté en se déplaçant massivement pour s’exprimer. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie :
Elle est plus forte que la crise et la finance. C’est aussi un levier pour la France profonde, qui pourra compter sur une vraie mobilisation populaire pour soutenir son combat contre les privilèges et la mondialisation sans règles, pour la renégociation du traité d’austérité européen ou encore la réforme juste de la fiscalité pour les classes moyennes.
Le score du Front national résulte, pour l’essentiel, de la dégradation de la situation économique et sociale après dix ans de politique UMP-Sarkozy. C’est un vote de souffrance et de rejet face à un chômage à 10%, à la baisse du pouvoir d’achat, au recul des services publics et face au sentiment de mépris et d’abandon vécu durement par de nombreux Français. Quand M. Sarkozy a été élu en en 2007, le FN recueillait 10 % des suffrages ; en 2012, il frôle les 20%. Candidat de tous les déficits et de toutes les divisions, le candidat sortant restera comme le Président du doublement du Front national