Montréal

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A vous Présidentiables… très « Sémantiquement ».

28-02-2012

A vous Présidentiables… très « Sémantiquement ».

Par Éric E.G. NOGARD             

 

Nous vivons, n’est-ce pas, un temps où avant de dire un mot, de prononcer une phrase, d’exprimer une pensée, il devient sage de s’assurer qu’on puisse le faire sans danger.

 

C’est ainsi qu’il convient de savoir, avant d’ouvrir la bouche, au risque de mettre le feu aux poudres, ce qui est acceptable, de « semblable » ou de « dissemblable » comme attribut aux gens, aux cultures, aux sociétés, tout comme aux Civilisations.

 

A moins bien sûr, qu’on sache ce qu’on dit et qu’on soit en mesure de faire faire valoir son choix, à le défendre à l’occasion, surtout quand on a le souci de parler sans intention de porter le moindre jugement de valeur.

 

Ne peut-on pas préférer ceci à cela, sans pour autant porter jugement.

 

 

Vous dites le Peuple. Comment faut-il le prendre :

 

–       Devons-nous l’entendre selon la Conception du Monarque Absolu selon qui il conviendrait de distinguer entre Dieu, sa Royale Majesté et… Le Peuple, son Peuple, dont-il serait le Propriétaire, comme d’un troupeau, ou le Maître, comme d’une meute de chiens.

 

–       Devons-nous lui donner l’acception retenue par Monsieur Jean-Pierre RAFFARIN, ex-premier ministre, qui en a la paternité et qui disait « le Peuple d’en bas », le Peuple du Milieu et le Peuple d’en Haut, lui, bien entendu, se prenant modestement pour celui d’en haut.

 

Comme si la Constitution Française de 1789 avait cassé la France en trois morceaux qu’elle aurait empilés comme des assiettes.

 

Comme si l’élu du Peuple en était le Pater Familias des temps anciens, avec droit de vie et de mort sur le Peuple d’en Bas.

 

–       Devons-nous l’accepter au sens que suggère le « Peuple » généralement exprimé et qui dissocie l’Élu du Peuple  quand il nous semble si audacieux, présomptueux et vain, de tenter d’établir qu’un Élu soit autre chose que l’émanation du Peuple, par les moyens consentis par le Peuple et par son choix.

 

 

Quel super riche pourrait bâtir sa fortune à la seule force de ses poignets.

 

Quel super universitaire pourrait s’enorgueillir, même d’une médaille de saucisson, sans les Universités.

 

D’ailleurs, les faiseurs de saucisses comme les faiseurs de médailles de saucisses ne sont-ils rien d’autre que ce qui a été rendu possible par le Peuple.

 

Quel coutumier, que ce soit des prisons, que ce soit du raz du caniveau peut ignorer la part qu’il prend dans l’économie d’une société, quand on sait combien de gens vivent des prisons, soit qu’ils les construisent, soit qu’ils y travaillent, ou travaillent pour le compte des prisons.

 

Quel mendiant est autre chose qu’un humble percepteur qui fait circuler d’une main à l’autre de l’économie générale ce que sa main obtient de la charité publique.

 

 

Dès lors, acceptons que soit soumis à notre méditation l’idée que nous nous faisons de ce que nous disons, qu’il s’agisse d’une lettre, d’une syllabe, d’un mot, d’une phrase ou d’un discours.

 

Gardons-nous de nous dissocier du Peuple, que nous le pointions du doigt avec arrogance et mépris, ou que nous le considérions avec paternalisme comme si nous étions son géniteur ou son maître.

 

Nous sommes le Peuple, quel que rang que nous occupions et quel que soit notre situation de fortune, notre savoir ou notre génie.

 

Surtout en Socio-Politique, gardons-nous du « Je » tout autant que du « Moi », ils sont tellement trompeurs.

 

Disons-nous qu’il n’est pas de socio-politique qui n’appartienne au Peuple, qui ne doive prendre en compte ses misères, son besoin de Justice et de Pain pour son corps comme pour son esprit.

 

Disons-nous que du Peuple, nous ne sommes que partie intégrante, un élément indissociable d’un tout dont le cerveau serait mal inspiré de mépriser l’orteil ou de lui nuire en quoi que ce soit.

 

Espérons, Bien Chers Présidentiables, que très « sémantiquement », la cause sera entendue de vous qui êtes appelés aux Affaires de l’État, donc à celles du plus riche comme à celles du plus pauvre d’entre-nous, avec Justice et Mesure.

 

Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.