Montréal

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Comme si l’Âge était un prétexte à Démission

25-01-2012

Comme si l’Âge était un prétexte à Démission.
Par Éric E.G. NOGARD
Certains sujets sont à l’évidence on ne peut plus pénibles à développer même s’ils ont valeur de phénomènes de société, même si ceux par qui ils vous tombent dessus sont assez inconscients pour les jeter inconsidérément à l’opinion publique.

Sujets pénibles, à la seule idée de les développer en public, tellement ils sont de nature à faire scandale, dans le risque qu’ils comportent de déranger ceux-là mêmes qui sont pris pour des gens bien pensants.

Néanmoins, faut-il laisser prospérer dans l’opinion, sans tenter d’y mettre un frein, des idées qu’on ne partage pas, fussent-elles exprimées par son meilleur ami.

En tout cas, doit-on cacher à l’opinion ce qu’on en pense.

Ainsi, le cas de démission relaté par France-Antilles Martinique du 06 Janvier 2012 n° 13506, dans sa Rubrique Culture, page 38, Interview de Félix CHAULEAU, Avocat, Président Fondateur du Cmac en 1974, sous le titre : « Le Cmac est devenu inexistant ! », propos recueillis par Léila Hamitouche .

Il est dit par l’interviewé :

« J’ai démissionné au Prétexte de mon Âge qui est de 74 ans de la Présidence d’une Association Culturelle Subventionnée par l’État, et ce, au terme de 40 années de Présidence. »

Pour avoir été Avocat, voire Bâtonnier du Barreau de Fort-de-France, l’auteur de l’Article sait bien ce que parler veut dire.

De même, aurait-il eu « son Tour d’être Bâtonnier » si la mentalité du Barreau était la sienne.

Dès-lors, nous n’entrerons pas dans le débat de personne soulevé à travers les colonnes du quotidien Martiniquais.

Nous nous contenterons de penser et de dire ce qui suit, attendu qu’une Présidence – surtout de cette espèce – ne saurait être assimilée à un Bien Propre quand elle a valeur de Sinécure à Caractère Démocratique.

Surtout quand on sait que par ce Temps de Chômage, de Crise et d’Endettement que connaît le Monde, et la Martinique en particulier, la Morale d’une Sinécure devrait trouver son illustration dans son caractère « tournant » et non dans l’Égoïsme Statique de celui qui en profite.

Démissionner à l’âge de 74 ans, après 40 ans années de Pouvoir, pour ne pas dire de Jouissance car on ne manquerait pas de nous répliquer « de don de soi ».

Démissionner dans de telles conditions n’est pas une Démission au Prétexte de l’Âge, mais bien une démission en Raison de l’Âge, voire, par mesure de sagesse, entendons par là pour éviter le bien mérité Coup de Pied au Cul comme purgatif anti-accro.

Jouir d’une Sinécure pendant 40 années et ne pas éprouver d’état d’âme, n’est-ce pas le Summum du sans gêne qui caractérise l’égoïste dénué de savoir-vivre.

Car, le savoir-vivre ne commande-t-il pas de céder la place, si confortable soit-elle, afin que d’autres puissent en jouir, eux aussi.

N’est-ce pas d’ailleurs cette Leçon de Savoir-Vivre qu’a toujours su donner le Barreau de Fort-de-France, en faisant « tourner » la Dignité de Bâtonnier.

Il est d’ailleurs fort douteux qu’un seul Avocat puisse trouver à s’en plaindre, que ce soit ouvertement, que ce soit dans son for-intérieur, à moins qu’il ne soit de nature à tenir un Bâtonnat une quarantaine d’années et forcé d’y renoncer par voie de Démission au Prétexte de l’Âge.

En ce Cas, peut-être faudrait-il, à l’Américaine, apporter à la Devise Française cet Amendement qui ferait d’elle :

Liberté, Égalité, Fraternité et Partage.

Car, même entre petits cochons, serait-il plus aisé  qu’en milieu Culturel, de laisser la mamelle à un autre.