Montréal

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LES SANS-CÅ’UR.

11-10-2011

LES SANS-CÅ’UR.

Par Jean-Paul Kozminski

L’armée israélienne détruit des centaines d’arbres fruitiers. (dépêche AFP- La presse 5-10-11)

Des centaines de plants d’arbres fruitiers arrachés. Deux puits d’eau détruits. Trois bulldozers, dizaines de militaires assurant l’Ordre. Village, Beit Ula (Nord-ouest d’Hébron). Motif : absence de permis israélien : raccord à l’eau illégal.

Comptabilité toute militaire : 500 Pêchers, 10 Oliviers s’ajoutant aux centaines d’arbres brûlés par des colons dans des villages proches de Naplouse et de Hébron.

But : priver les Palestiniens de leur moyen de subsistance et bien sûr, terroriser les agriculteurs femmes et enfants.

Perte sèche comptable : 138 millions d’Euros.

Cet abattage d’arbres m’a fait désespérer de la nature humaine. Comment peut-on en arriver là?

Un paysan est heureux de voir pousser le fruit de ses semences, des soins portés à sa terre, à notre terre. Sa joie est de voir la joie de ses proches se délecter d’un bon fruit, d’un bon pain, d’une belle tomate fraîche et juteuse cueillie dans le jardin. Je me suis mis dans la peau de ce cultivateur qu’il soit du Danube, du Manitoba ou d’Israël. Comment réagirait-il devant la perte, l’assassinat de ses arbres ? Toucherait-il le fond du désespoir? Comment réagiraient ses proches, femme et enfants? Quelle flamme de destruction envahirait son âme?

Les destructeurs sont-ils des sans-cœur? Sont-ils insensibles à la douleur qu’ils causent, cette même douleur de rivières de larmes que leurs propres parents ou grands-parents ont versés en perdant leurs proches et leurs biens? Ces destructeurs sont-ils aussi insensibles que les tortionnaires de leur peuple?

Steve Jobs, dans une conférence, mentionnait qu’il ne fallait pas être prisonnier de dogmes qui nous obligent à vivre selon la pensée des autres.

Ces coupeurs d’arbres sont-ils sans-cœur parce qu’ils ont trop souffert? Sont-ils devenus sans compassion, sans sentiments, anéantis par de terribles souvenirs et emmurés dans leurs souffrances insondables?

N’ont-ils plus de racines pour couper celles des autres?