Montréal

Nouvelles

Le Papa ou la Saillie.

02-07-2015

Le Papa ou la Saillie.

 

Par Eric E.G. NOGARD

 

 

Il fut un temps ou le Papa Comptait.

 

Légitime ou Adultérin, le Papa Comptait avant tout.

 

D’ailleurs, tout dépendait de lui, la Femme était son Porte Parole, son Premier Ministre, son Pouvoir Exécutif au Sein de la Cellule Familiale comme à la Face du Monde et Nul ne l’Ignorait.

 

 

Qu’on aille de nos jours chez nos voisins les plus proches, qu’on aille à la Dominique, qu’on aille à Sainte-Lucie, dans la Case la plus humble et, aussitôt, on en sera édifié :

 

La meilleure place est au Maître, le bon morceau est pour le Maître, le Dernier mot revient au Maître.

 

Et le Maître qui c’est ? Cela va sans dire, le Mari, Marié ou Pas.

 

 

Qu’on interroge de nos jours les Trottoirs de Fort-de-France et, s’ils ont bonne mémoire, ils vous diront :

 

Jusqu’à l’avènement de Césaire et les changements concomitants des valeurs, sur nous marchaient le Mari devant et la Femme suivait, c’était le Protocole, jusqu’à ce que le Mariage devienne Légitime.

 

Même si dès-lors, Madame pouvait décider du costume ou de la couleur que porterait Monsieur.

 

En tout cas, en ce temps là, avoir son Homme, son Mari avoué ou son Mari caché était pour une Femme une auréole de Respectabilité, pour ses enfants aussi.

 

 

En ce temps là, à voir qui osait poser les Fesses à la Place d’Honneur, un Enfant savait aussitôt qui était son Père, il n’avait pas à demander.

 

En ce temps là, à voir qui posait la Bouche sur la Joue de sa Mère, un Enfant savait aussitôt qui était son Père, il n’y avait pas de Bisous-Bisous.

 

 

Bisous-Bisous qui font que tant de gens préfèrent ne pas prendre Femme plutôt que d’imaginer que leur Femme soit devenue l’Objet de ce Cérémonial.

 

Bisous-Bisous qui font que tant d’enfants se disent – en ceci ont-ils tort – « Pour la bave, hier il y avait le crachoir, aujourd’hui il y a la joue de ma Mère. Sauf que le crachoir était privé quand la joue de ma Mère est ouverte au Public ».

 

 

Et, puisqu’il nous faut en venir au sujet qui nous occupe, puisqu’il a été soumis au Public par certains Médias, à l’occasion de la Fête des Pères.

 

Hier, le Père était ce qui comptait le plus pour la Mère et l’Enfant.

 

Aujourd’hui, ni le Père, ni la Mère ne Comptent pour l’Enfant comme on pourrait le croire, même si quelques bonnes exceptions permettent encore de se donner bonne conscience et de sauver la face, surtout au vu de ce Bouc-Emissaire de toute Facilité : la Démission des Parents.

 

Pour notre part, seule la Saillie semble importer :

 

La Caisse d’Allocations Familiales (C.A.F.) tenant lieu de Père, la Crèche tenant lieu de Mère.

L’Enfant est loin de s’y méprendre, il n’a plus ni Père ni Mère.

La Mascarade des Fêtes est le Rideau qui nous cache le Drame.