Montréal

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Le PQ, fossoyeur de l’indépendance

27-04-2011

Le PQ, fossoyeur de l’indépendance

Par Michel Frankland

 


Un addendum préalable sur le Bloc. Ce genre de commentaire posthume dont on se dit : «Pourquoi  j’ai oublié d’écrire ça !?»  Le Bloc met Harper au pouvoir. La mécanique mathématique est fort simple : la division des trois parties de gauche garantit le pouvoir à la droite. Si l’objectif de Duceppe consiste vraiment à extirper Harper du pouvoir, la conclusion devient évidente. Il faudrait que le Bloc se saborde. Ce qui, selon la logique à la base de de la création de ce parti, aurait dû avoir eu lieu depuis longtemps.

Encore une fois, situons  cette deuxième partie du doublet de la même manière que le premier. Il  ne s’agit pas ici de dégager sympathie ou aversion pour l’indépendance, mais bien d’analyser comment ce partie se fourvoie sur sa cohérence.

Pour  l’essentiel, je retrouve dans  le PQ la même carence qu’au Bloc. Ces deux formations politiques sont devenues  les épiciers des sentiments indépendantistes.

Revoyons la course à la chefferie de 2005. Celle où André Boisclair a gagné la course contre près de 10 concurrents  Quel  impératif avaient en commun ces candidats ? Tous étaient d’accord pour lancer aussitôt que possible les forces indépendantistes dans un troisième référendum.  On ne peut imaginer une attitude plus suicidaire. Et proclamée avec enthousiasme et conviction !  La position manifeste un tel manque de jugement que je ne peux m’empêcher de faire l’hypothèse, mais sans préjudice, qu’il y avait dans ce groupe de candidats au moins une taupe à la solde de la GRC et/ou du SCRS. L’objectif de cette taupe, fort intelligente, consistait à mettre toutes ses énergies  à mousser un référendum rapide. Relisez cette période,  et encore plus celle du Lac Meech, et voyez qui  travaille avec  Claude Morin…

La manière péquiste s’avère la même pour Claude Morin.  Celui-ci, ineffable,  affirme  sans rire qu’il était pour la GRC «quelque chose comme un consultant à honoraires[1].» Mais voyons comment l’incarnation même du PQ , René Lévesque, réagit lorsque la maîtresse de Morin lui  jure ses grands dieux qu’elle a vu son amant accepter l’argent de la GRC. C’était juste avant le départ  pour les rencontres constitutionnelles.  Lévesque dit qu’il ne faut pas faire de vagues, qu’il ne faut pas en parler publiquement. On voit le réflexe. Mettre la réalité sous le manteau. C’est ce même irréalisme qui a poussé les nombreux candidats de 2005 à marteler la nécessité d’un référendum à toute vapeur.

L’irréalisme péquiste ne s’est jamais démenti. Au lieu de retourner aux sources de l’histoire québécoise, des valeurs d’ici, il a laissé de côté ce dans quoi les Québécois de souche se seraient reconnus, tous partis confondus. Il a voulu être« moderne». C’est-à-dire affirmer à tout crin la laïcité. Il a même été question d’enlever le crucifix de l’assemblée nationale. Mais le peuple a réagi.  En tout cas, il ne fallait surtout pas se guérir du mythe de la Grande Noirceur. Puisqu’il refuse les racines, il se prive des sources vitales de cette période simple, prégnante et heureuse qui a précédé la Révolution Tranquille. Bref, le PQ s’est peinturé dans un coin. Celui exclusif à la période moderne.  Il perd donc sa pertinence originelle, celle de donner son sens à l’histoire du Québec.  Un sens, une direction. Ce qui implique la reconnaissance d’un point d’origine et la visée d’un objectif.  Le PQ, ayant perdu son charisme, a élu une madame qui affirme n’en pas avoir non plus. Bref, le PQ a perdu son âme. Et son attrait.

Le vacuum péquiste s’est manifesté depuis plusieurs mois par des réactions fadasses.  Des journalistes ont souvent noté la faible teneur en originalité des interventions  de la chef du PQ. De même, les diverses formes de fronde contre elle. On sent que celles-ci relèvent davantage d’un malaise que d’une dissidence organisée. On rue dans les brancards. Mais sans plus. Vous comprenez pourquoi.  L’acte d’autodestruction du parti indépendantiste découle de son refus de l’histoire. Et de l’environnement religieux dont le passé québécois était porteur. S’étant, par consensus, privés de sources vives du Québec, les contestataires ne sont pas plus percutants que celle qu’ils veulent infléchir.

Enfin, l’identification de l’indépendance avec la gauche constitue à la fois une erreur tactique et un manque de vision. Qu’arrive-t-il avec des indépendantistes de centre-droite ou de droite ? Voilà une des raisons majeures pour lesquelles la baisse en popularité du PLQ ne s’est pas  traduite en profit pour le PQ.  Je n’insiste pas. La cause se trouve lourdement instruite par les faits.

Résumons  par un exemple ce débranchement.  Dimanche le 10 avril, à Tout le monde en parle, le metteur en scène Serge Denoncourt, portant haut le flambeau de l’indépendance, s’oppose à toute force à la présence sur la scène montréalaise de Bertrand Cantat. Celui-ci a tué froidement sa femme MaireTrintignant, la fille du comédien bien connu. Et il jouerait ici les tendres ! Fort bien. Denoncourt  pose là un jugement moral qui rejoint l’assentiment général. Mais il s’est empressé de nier que ce fût un jugement moral ! La seule explication possible de ce déni de réalité : les indépendantistes sont «modernes». Ils nient tout ce qui, de près ou de loin, puisse se rapporter à la religion L’attitude m’apparaît particulièrement irréfléchie. Il y a en effet également une morale athée. Celle qui découle de la loi naturelle.

D’où le lien avec le premier volet de ces deux articles. Le Bloc devient le déversoir entêté d’un peuple dont on a supprimé les sources vives. Et l’espérance. Le PQ, un fossoyeur. Comme le Bloc.

 


[1] http://www.vigile.net/Claude-Morin-un-grand-Quebecois


[1] http://www.vigile.net/Claude-Morin-un-grand-Quebecois

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