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FAKE NEWS ?… D’UNE CERTAINE FAÇON

08-09-2018

FAKE NEWS ?… D’UNE CERTAINE FAÇON

 

par Michel Frankland

Titre étrange. La phrase-drogue du président américain suscite le mépris de tout américain avec un minimum et mieux de jugeotte. Ce ne sont, pour l’essentiel, que les 20 % les moins doués des blancs qui appuient le monstre narcissique. Ajoutez la quasi-totalité des Républicains du Congrès (ils veulent le pouvoir seulement, pas le sens des responsabilités qu’il implique puisqu’ils maintiennent au pouvoir le monstre qu’ils estiment un bon véhicule pour le pouvoir).

 

 

Pourtant, il y a une forme subtile qui s’apparente quelque peu à ces nouvelles déformées. Je me réfère ici aux nombreuses entrevues sur l’excellent CNN. Je précise tout de suite que les femmes opérant à CNN dans l’entrevue s’avèrent plus respectueuses que les hommes. C’est donc à ceux-ci que mes critiques s’adressent surtout.

 

 

Les émissions les plus fréquentes de CNN consistent en discussions politiques. La formule varie du panel à l’interview en solo à l’entrevue simultanée de deux adversaires politiques – évidemment, pour l’essentiel entre des tenants, directement ou non, des deux grandes formations politiques. Voici de quelle manière de nombreux républicains interviewés pourraient se plaindre de Fake News.

 

 

La nouvelle déformée se présente de la façon suivante. On interrompt les républicains, ne leur laissant qu’occasionnellement le temps de finir leur phrase. Tellement que les républicains interviewés parlent un peu plus vite, plaçant le maximum d’info par unité de temps, sachant qu’ils seront bientôt interrompus. Ils se font alors semoncer pour l’illogisme de l’appui à Trump. L’homme en charge de l’entrevue prend souvent un temps considérable à montrer l’inanité de la position favorable à Trump.

 

 

Il y a à cela deux variantes. D’abord, la contrepartie à obédience démocrate est une passionaria au sang chaud – typiquement latino ou noire américaine. Elle s’était tue pendant quelques phrases du républicain. Elle explose soudain en une violente et assez longue diatribe. Le thème général : Trump, ou le Parti Républicain au cours de ses démêlés avec les « personnes de couleur », s’est comporté de manière raciste, arrogante, méprisante… et les adjectifs déboulent comme une avalanche. L’homme « de l’autre bord » n’a que très rarement le temps de s’expliquer avec la facilité qu’on permet aux « bons ».

L’autre variante consiste en un panel comportant 5 ou 6 spécialistes en politique. On n’a invité qu’une seule personne à tendance républicaine. Ce membre du panel se trouve donc « noyé » dans ce groupe. À la fois par la parcimonie de temps de paroles qu’une juste répartition chronologique entre les panelistes impose, et parce que sa position, dans le concert – comme dans concertation… – des représentants de « la bonne cause » se trouve nettement minoritaire. L’opinion du « dissident » apparait donc marginale. Et justement, ces entrevues ne visent pas à bousculer le « méchant », mais à l’encercler poliment. Ici, le ton est donc respectueux, réfléchi. Le Républicain ne peut donc se plaindre de cette forme tellement subtile de Fake News. On a été courtois et respectueux envers lui…

 

 

Je ne connais qu’une exception dans le lot d’intervieweurs à cette forme feutrée de nouvelles orientées. C’est Anderson Cooper. C’est pour sa dignité naturelle, sa capacité innée à respecter la personne interviewée qu’on l’a embauché à 60 Minutes. Il opère donc sur deux plateformes médiatiques importantes.

 

 

Si je faisais partie de l’équipe Trump, je montrerais, tant par l’objectivité du temps limité d’antennes que par les interruptions longues et , qu’il y a à CNN une part de Fake News. Les données sont enregistrées – une preuve vérifiable !