Montréal

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LE VIRUS AMERICAIN 4

07-08-2017

LE VIRUS AMERICAIN 4

par Michel Frankland

J’annonçais, à la fin du troisième article sur le virus américain, qu’il y avait pire que la soumission des politiciens aux gros sous de la NRA – avec les conséquences décrites, soit plus de 30 000 meurtres annuellement, et dans le même sens, l’ouverture sans vérification aux Gun Shows, à tout américain, incluant les esprits fêlés en mal d’en découdre.

Pire ! Est-ce possible ? Le pire virus d’un pays, c’est celui qui s’exporte. Pourtant, aucun virus ne connait de frontières. Mais ce virus-ci n’a rien de biologique. Il constitue un croisement mortel entre la cupidité du pouvoir, la corruption commerciale de la démocratie américaine et son arrogante prétention à gouverner la planète.

L’implication américaine dans la Deuxième Guerre Mondiale a substitué son désir naturel pour l’isolationisme – on était bien chez l’Oncle Sam, pas question de se mêler à des nations « barbares » – par une mobilisation conquérante.

Il en va des nations comme des individus. Les bien-nantis, sûrs d’eux-mêmes et pleins de leurs succès, manifestent une faible altérité. Ils ne perçoivent pas naturellement l’autre comme différent de soi. Ou, à tout le moins, ils veulent apporter à ces « civilisations retardées » le rêve américain. Ces nations « primitives », bien sûr, s’avèrent différentes. Mais la Grande Civilisation Américaine les fera grandir au niveau de ses propres valeurs. Différentes, ces civilisations ? En fait, oui, mais bientôt le flambeau de la Démocratie Idéale les rendra à eux-mêmes. Ils pourront enfin, grâce à la Lumière USA, accéder à la vraie grandeur…

Il s’en est suivi des événements catastrophiques, comportant à l’occasion des reflets ironiques. Ainsi, Robert McNamara, secrétaire à la Défense US de 1961à 1968, met consciencieusement sur ses ordinateurs tous les éléments sur la conquête du Viet-Nam.

Il conclut que cette conquête s’échelonnera entre trois et six mois… Certitude vérifiée scientifiquement…

La réalité, bien différente, rapporte des faits désastreux. 58,220 soldats américains tués, 153, 303 blessés, 1643 « MIA », Missing In Action (autant dire 1643 morts au combat dont on n’a pas retrouvé le corps). Ajoutons à ce bilan 23214 blessés – sans compter les blessés de l’âme. On s’imagine les traumatismes de la famille. Le papa en chaise roulante, ou aveugle. Ou, et c’était souvent le cas, complètement capoté. Quelques films américains ont montré ces familles déchirées, avec un mari en crise, aux cauchemars bruyants, violent en paroles et quelques fois en gestes. Ou, simplement, un papa dont un officier, l’air grave, vient annoncer à la petite famille que « votre mari a bravement donné sa vie pour sa patrie ». Que de dévastations dans les désunités familiales ! Devant autant de cœurs chavirés, d’enfants tristes à mourir parce que leur cher papa ne reviendra plus. On ne peut y penser sans émotion ! Et sans se rappeler un fait tout bête : l’être humain s’épanouit dans l’amour ; la guerre le ravage multiplement.

Nous compléterons ce sujet brutal dans le cinquième article sur Le Virus Américain 5.