Mes souvenirs de Montréal.

Mes souvenirs de Montréal.

Mon corps se trouve en Pologne, mais mon âme regarde Montréal à travers la fenêtre de la chambre n°15241 aux Résidences Étudiantes de l’Université de Montréal…

            Par Weronika Iljasow             

            Justement, la phrase ci-dessus décrit littéralement mon état d’esprit. Moi, une Polonaise de 20 ans, rendue chez moi après six mois de séjour à Montréal, j’arrive au moment où il me faut résumer une belle étape de ma vie. Oui, cela semble un peu anormal de faire des résumés à mon âge, mais une telle période de temps reste cachée profondément dans mon cœur et dans mon âme. C’est un temps que je n’oublierai jamais.

            Il faut commencer en expliquant ce que je faisais à Montréal. Grâce à l’engagement de la rédaction du Carrefour des Opinions, de l’Université de Montréal et du Lycée n°I Stanisław Staszic à Ostrowiec Świętokrzyski en Pologne, j’ai gagné une bourse d’excellence pour un an d’études à l’UdeM. Le concours concernait le Canada, le Québec et l’UdeM elle-même. Pendant une période de six mois, j’étudiais le français langue seconde pour non-francophones en acquérissant de l’expérience.

            Je peux dire un fleuve de mots, mais je vais commencer par un constat général: j’ai adoré mon séjour à Montréal! J’ai bien aimé le milieu québécois et l’ambiance qui m’accompagnait tout le temps. La réalité du Québec m’a rendu plus joyeuse, souriante et pleine d’idées. J’ai connu un peu la vie au Canada, ce qui me donne une image globale des citoyens et de la nature de ce pays. J’ai rencontré un grand nombre de personnes vraiment intéressantes qui venaient du monde entier, grâce à qui mon séjour était d’une valeur très élevée. En tout cas, j’ai l’impression d’être devenue plus riche à l’intérieur. J’ai beaucoup d’amis avec qui je garde le contact, principalement par facebook et skype. Les études elles-mêmes m’ont enrichi aussi d’une façon extraordinaire. Avec l’aide des professeurs, j’ai acquis des connaissances qui me mèneront loin, j’en suis sûre. (Les musulmans diraient <<inshallah>>). Bref, je suis toujours impressionnée par les profits que j’ai tirés pendant mon séjour.

            Je suis revenue en Pologne et… j’ai été frappée par une réalité complètement différente. D’autant plus que j’ai fait tout de suite une comparaison. J’ai vu la vie dans mon pays du point de vue d’un tiers et mon cÅ“ur faisait mal. J’ai vu des gens qui avaient peur de la réalité, qui luttaient chacun pour soi pour un quelconque avenir. J’ai vu des comportements et des attitudes que je connaissais depuis toujours et je les ai enfin compris. Avec le temps, je me suis rendu compte, inquiète, que cette réalité allait me toucher directement. Et, justement, c’est vrai. Ma vie en Pologne ne sera jamais pareille à celle au Canada (quoi que cela signifie).

            Pourtant, ce n’est pas mon but de comparer l’espérance de vie au Canada et en Pologne. L’important pour moi, c’est de vous faire remarquer quels changements mon cerveau a subi. Je suis chez moi depuis un mois à peu près et je ressens déjà une forte nostalgie de Montréal, de tous les gens que j’y ai connu, de ceux qui m’ont aidée à la réussite et ceux qui m’ont donné beaucoup plus que leur présence. Cette nostalgie ne s’arrête pas aux rêves du retour au Québec, mais elle me pousse à planifier ma vie future en considérant mon grand sentiment à la Belle Province.

            Aujourd’hui, je veux remercier encore une fois tous ceux qui m’ont aidé à réussir. Un grand merci à la rédaction du Carrefour des Opinions dont les membres m’ont pris en charge. Merci au vice-rectorat aux relations internationales, à la Francophonie et aux partenariats institutionnels pour la bourse et pour le soutien sur mon chemin de réussite. Je tiens à remercier la famille Kozminski- Adenot pour sa hospitalité et son grand cœur. Enfin, merci à toutes les personnes qui m’ont donné un coup de main- je me souviens toujours de leur attitude extraordinaire et je tiendrai à multiplier leurs gestes. Il n’y a pas de mots qui puissent exprimer ce que je sens. Juste mon petit <<merci>>. Que Dieu vous bénisse.

            Comme j’ai déjà évoqué, une autre étape de ma vie est passée. Il est difficile de changer de l’idée et reprendre ma vie chez moi. Ces six mois magiques vont rester pour toujours un des plus beaux chapitres de ma biographie. Cependant, je vise à retourner, créer plus de souvenirs et respirer l’air de liberté. Ce n’est pas possible maintenant mais… j’ai 20 ans, tout est devant moi! Je vous dis <<au revoir!>>, mes deux mots préférés.