Montréal

Nouvelles

VIOLENCE, VIOLENCE, VIOLENCE

06-05-2013

VIOLENCE, VIOLENCE, VIOLENCE

               Par Jean-Paul Kozminski              

 

Peut-on dire que la violence répond à la violence?  Le meurtre est-il dans la nature de l’homme? Et la vengeance? Et la loi du Talion?

Peut-on dire que l’humain est violent depuis la nuit des temps? Que depuis la nuit des temps l’humain essaie de se ‘libérer’ de la violence en écoutant les diverses religions prêcher l’amour de son prochain, le partage? Cet enseignement qui ordonne de ne pas tuer et d’avoir une conduite exempte de violence! Jusqu’à tendre l’autre joue… Pour recevoir une autre gifle?

Si dans mon cœur, dans ma relation avec mes frères et sœurs humains, il y a une part de violence, dans mes paroles et parfois dans mes actes, c’est que cette ‘éducation’ n’a pas prise sur mon attitude fratricide. Ne dit-on pas que les mots peuvent tuer?

Alors… face à cette tuerie de Boston, de ces enfants tués à Newton, Bagdad, Kaboul, Homs, face à ces enfants violés en Inde, asservis en Chine, au Viet-Nam, prostitués au Laos, à Manille, en Europe, partout dans le monde. Et bien face à cette violence les religions (bien-pensantes pour nous)ont  inventé la non-violence qui est un concept en contradiction avec la réalité. On pense pouvoir être non-violents dans un… certain temps… si l’homme est violent depuis des millénaires, peut-il être altruiste dans cent ans? Pourquoi penser que plus tard nous serons pacifiques et altruistes? La réponse est dans la question.  En attendant ce plus tard ce sera ‘business as usual’. On s’entre-tuera. Ce sera la loi du plus fort, du plus dur, du mieux armé.

Est-il possible d’observer ma violence? Ma colère, ma haine, mon intolérance, ma rancœur, ma jalousie, mon sentiment d’injustice, mes peurs? Car je suis tout ça!

Alors, je ne crois plus à ce conditionnement offert par les bons apôtres des églises de vérité. Non je ne serai pas ‘bon’ un jour prochain. Je n’ai plus le temps d’attendre  face à tout ce sang versé, face à tous ces innocents tués, immolés, sacrifiés, torturés, handicapés, face à ces larmes de mères et de pères, je me sens impliqué. Je crois que la seule façon de contrer cette violence, c’est de ne pas être violent moi-même. Je vois ma violence envers mon entourage, envers mon environnement, envers la terre (aujourd’hui, je marche sur elle et pour elle). J’ai décidé de tout faire pour ne plus propager la haine et la violence. Je n’attendrai pas d’être ‘éclairé’ par une éventuelle lumière. Je peux m’éclairer moi-même. Non, je ne tendrai pas l’autre joue, mais je ferai en sorte de ne plus alimenter ces sentiments qui conduisent à une misère psychologique insoutenable.

Que faire lorsque je suis capable de faire la différence entre ce qui est correct et ce qui ne l’est pas?  Faire entendre ma voix lorsque des enfants ne mangent pas à leur faim, lorsque des femmes sont exploitées, lorsque des hommes souffrent dans leur dignité.