Montréal

Nouvelles

Ils veulent votre bien et font tout pour l’avoir

26-02-2013

Ils veulent votre bien et font tout pour l’avoir

Une nouvelle mode fait progressivement son apparition dans les milieux de travail du Québec : les programmes de mieux-être au travail. Mis en place sous prétexte d’améliorer l’état de santé des personnes en emploi, ces programmes proposent des sessions pour aider à gérer le stress, à arrêter de fumer, à perdre du poids, à adopter de saines habitudes alimentaires, ou encore, à inciter à faire plus d’exercice. De prime abord, l’intention peut sembler louable. On constate toutefois, plus particulièrement chez nos voisins du Sud, des dérapages qui se traduisent par des mesures coercitives envers les travailleurs et travailleuses.

À titre d’exemple, on offre gratuitement aux adhérents et adhérentes des examens de santé qui comportent des tests sanguins. Aussitôt les résultats connus, on les oblige, dans des délais prescrits, à réduire leur taux de cholestérol, à contrôler leur pression sanguine, ou encore, à mieux gérer leur diabète, sous peine de sanctions qui se traduisent par une hausse de leur part des primes d’assurance collective.

Encore chez nos voisins du Sud, les employés de l’État du Connecticut âgés de moins de 40 ans doivent subir un examen médical tous les trois ans, ou payer 100 $ de plus par mois pour leur assurance et se voir imposer une franchise de 350 $ annuellement. Ceux de plus de 50 ans doivent subir un examen médical annuel, sous peine des mêmes sanctions. Les plus sournois de ces régimes vont même jusqu’à calculer un indice de masse corporelle basé sur le groupe de travail ! En d’autres mots, si vos collègues ont un surpoids, mais que vous avez un « poids santé », vous êtes tout de même pénalisé financièrement. Par conséquent, les gens se surveillent du coin de l’oeil pour vérifier la prise ou la perte de poids de leur entourage. Soulignons que les personnes qui refusent de participer à ces programmes sont également pénalisées par une hausse de leurs cotisations à l’assurance maladie.

Le but inavoué de ce type de programmes est la réduction des primes d’assurance maladie collective. Puisque les coûts d’assurance maladie aux États-Unis sont très élevés et en constante progression, il n’est pas surprenant de voir des organisations mettre en place des moyens, bons ou mauvais, pour réduire ces primes.

N’est-il pas ironique que ces programmes de mieux-être ne s’attardent strictement que sur ce que les individus devraient faire pour améliorer leur santé – en dehors de leur temps de travail –, mais ignorent complètement ce qui pourrait être accompli dans le lieu de travail pour éviter que ce même travail ne les rende malades ?