Montréal

Nouvelles

Monsieur Nguyen Tan Dung

15-08-2012

Monsieur Nguyen Tan Dung
Premier ministre de la République Socialiste du Vietnam
16 Le Hong Phong
Quan Ba Dinh – Hanoi
VIETNAM

Monsieur le Premier ministre,

À la suite d’informations reçues de l’ACAT-France, je vous exprime ma vive préoccupation concernant les mauvais traitements et la détention arbitraire subis par Mme Tran Thi Thuy, 40 ans, actuellement détenue au camp K5 Khanh Long (province de Dong Nai).

Elle est soumise à des traitements inhumains et est dans un état de santé préoccupant. Malgré des blessures non cicatrisées à l’estomac liées aux coups reçus lors des interrogatoires avant son procès, elle est soumise à des travaux forcés en prison. Elle doit décortiquer des coques de noix de cajou à longueur de journées, ce qui lui cause des brûlures sur la peau en raison de la résine phénolique caustique qui s’en dégage. Compte tenu de son état de faiblesse, Mme Thuy connaît des évanouissements répétés. Elle se voit refuser tout soin médical en dépit de ses graves problèmes de santé et de ses demandes fréquentes de soins d’urgence. Elle subit également des intimidations physiques de la part de codétenus à l’instigation des autorités pénitentiaires.

Elle a récemment été transférée à la prison du camp K5 Khanh Long, province de Dong Nai, sans que sa famille ne soit avertie.

Je vous appelle instamment à :

 garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme Tran Thi Thuy ;

 annuler sa condamnation qui ne vise qu’à sanctionner ses activités de défense des droits de l’homme et à la libérer immédiatement et sans condition, en conformité avec la décision du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire rendue en septembre 2011.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de ma considération respectueuse.

Source : ACAT

Un blogueur Vietnamien condamné à six ans de prison

Reporters sans frontières

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10 août 2012

Reporters sans frontières dénonce fermement la condamnation en première instance, le 8 août 2012, du blogueur vietnamien Dinh Dang Dinh à une peine de six ans d’emprisonnement pour “propagande contre l’Etat”.

“Les accusations portées contre les blogueurs vietnamiens se suivent et se ressemblent. Une fois de plus, l’article 88 du code pénal est utilisé pour faire taire toute critique du régime en place. L’issue de ce procès expéditif laisse craindre le pire pour les autres blogueurs actuellement en procès, a déploré l’organisation. Nous demandons à la justice de respecter le droit de Dinh Dang Dinh à un procès équitable et de revenir en appel sur cette condamnation inique.”

Le blogueur a été reconnu coupable par un tribunal de la province de Dak Nong (Centre) en vertu de l’article 88, alinéa 1.c, du code pénal. Le procès n’a duré que trois heures, durant lesquelles Dinh Dang Dinh a clamé son innocence et a assuré seul sa défense, sa famille n’ayant pas les moyens de payer les honoraires d’un avocat. La justice vietnamienne lui reproche d’avoir écrit et mis en ligne des centaines d’articles critiquant le Parti communiste, l’Etat et Ho Chi Minh, entre fin 2007 et octobre 2011, date de son arrestation.

Selon les informations collectée par Reporters sans frontières, Dinh Dang Dinh, ancien militaire, a quitté l’armée en 1988 suite à un désaccord sur la politique menée par le Parti communiste au pouvoir. En 2009, il a lancé une pétition contre un projet d’exploitation de bauxite dans sa région de Dak Nong. C’est à partir de cette prise de position que les autorités vietnamiennes l’ont pris pour cible. Dans ses article, le blogueur militait en outre en faveur de la démocratie et du pluralisme au Vietnam.

Dans la droite ligne de la vague de répression en cours à l’encontre des blogueurs vietnamiens depuis plusieurs mois, la condamnation de Dinh Dang Dinh intervient alors que le procès de Ta Phong Tan, Phan Thanh Hai (Anhbasaigon) et Nguyen Van Hai (Dieu Cay) s’est ouvert le 7 août 2012. Ces trois blogueurs sont également poursuivis sur le fondement de l’article 88 .

Le Vietnam est l’un des “Ennemis d’Internet” recensés par Reporters sans frontières, pour son recours systématique à la cybercensure. Avec au moins dix-neuf emprisonnés, le pays est actuellement la troisième prison du monde pour les net-citoyens, derrière la Chine et l’Iran.

Source : Reporters sans frontières