Montréal

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N’est pas Créole qui Veut

17-07-2012

N’est pas Créole qui Veut.

          Par Éric E.G. NOGARD                 

 

 Un adage Martiniquais veut que la queue de la poule penche selon le vent.

 

En Martinique, le « tout venant » se dit Créole, et, pour se justifier, pour se fonder, il se prête aux gymnastiques les plus acrobatiques en même temps que les plus équivoques.

 

Une telle situation ne permet-elle pas à qui veut de se prétendre Créole selon le sens où souffle le vent.

 

Hélas oui, selon nous, quand selon nous, n’est pas Créole qui veut.

 

Le moindre Bedeau pouvant se prendre pour le Pape, le dernier Cul-terreux pour le Roi des Rois et, de par ses gloussements, quelle Dinde ne peut se dire Diva, même plus grande que la CALLAS.

 

 

Être Créole, qu’est-ce que c’est.

 

En Conscience, qui peut le dire sans recourir au Dictionnaire, tellement le mot est galvaudé.

 

Et, même si le dictionnaire continue de faire Autorité, ne peut-on pas faire dire au Dictionnaire un peu n’importe quoi.

 

 

Telle la queue de la Poule, le Dictionnaire dans sa Modernité, ne serait-il pas devenu sensible au moindre vent, voire au moindre  courant.

 

Sauf, en passant, à faire remarquer que, quelle que soit la queue, la queue est la queue…, queue de la poule, queue de la poêle, queue de pie ou d’étalon, bref, la queue n’est pas la tête et, dans l’immense éventail qu’est le Règne Animal, il n’est pas un seul exemple où la tête y ait établi son siège.

 

Ce qui permet de prétendre que la queue ne vaut même pas le pied, même si elle n’est pas dépourvue d’intérêt.

 

Ainsi, chez les Céphalopodes, n’est-il pas vrai que le pied est l’hôte, voire le Siège de la Cervelle.

 

La queue est ce qu’elle est, elle ne vaut pas le pied.

 

 

Quant au dictionnaire, à tout considérer, ne serait-il pas la boîte Crânienne, ou, si l’on préfère, le Canal rachidien de l’Espèce dite Humaine.

 

Et, à voir évoluer le Dictionnaire, ne voit-on pas évoluer l’Espèce Humaine Elle-même.

 

Et, à considérer ce qu’en dit le Dictionnaire lui-même, le Créole aurait-il Ėvolué ou alors, aurait-il disparu comme bien des Espèces, Hélas.

 

 

Car, sous le Ciel des Amériques tout au moins, sous le Ciel de la Louisiane et sous celui de la Martinique en particulier, le Créole est indissociable de l’Idée qu’on se fait de l’Honneur et de son amour-propre.

 

Ainsi, à laisser sans réagir, décapiter la Statue de Joséphine, le Symbole (s’il en est un) de la Société Créole, n’est-ce pas être tout ce qu’on veut, sauf Créole.

 

Car le Créole est, non pas dans le Mimétisme qu’on voit évoluer de blanc vêtu, de blanc chaussé, couvert d’un blanc Panama, sous les yeux des Cubains ébahis au point de se croire, non plus « dans la canne à sucre ou le tabac » mais bel et bien « dans le coton et dans le Néo-Blues ».

 

 

Le Créole est dans le respect de soi en demeurant soi-même et sans singer les autres, Indiens, Bantous, ou autres.

 

Aucun singe ne peut se dire Créole sans Usurper.

 

N’est pas Créole qui veut.

 

Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.