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CONTESTATION ÉTUDIANTE MÉPRISE 5

30-05-2012

CONTESTATION ÉTUDIANTE MÉPRISE 5

UNE DOUBLE MÉPRISE

Par Michel Frankland

 

Une première méprise de taille, celle qui porte sur la nature de la communication Web.

Des amis s’écrivent sur le Web.  Il y a là une véritable communication. Les émotions y sont, et je dirais davantage et mieux que par la lettre à la poste. L’échange y est plus spontané. Plus direct. C’est comme si on se trouvait plus près de l’autre. Qu’on me sacre patience avec  cette mélancolie fleur bleue que la solitude nous ronge parce que l’internet  ne nous permet pas de communiquer vraiment. Le courriel est une communication authentique, non un étal pour un prétendu épicier de nos sentiments.

Il en va autrement  de l’utilisation des médias Web massivement employés par les étudiants.

Je viens d’acheter Digital Vertigo d’Andrew Keen. Il montre que le Web constitue, pour les enfants-rois, l’instrument qui prolonge  leur égoïsme. Ils communiquent instantanément par Twitter, facebook et consorts. Ils en retirent une force d’impact remarquable. Pas seulement par la capacité très rapide de mobilisation dans l’espace-temps, mais aussi parce que ça leur procure une identité. Mais, illusion pernicieuse,  ils s’imaginent y trouver une légitimité à leurs actions. Or, Keen montre que ces communications  débouchent aisément sur la division, l’immaturité, la confusion rêve-réalité. Elles désorientent, éloignent d’une incarnation constructive et soucieuse du bien commun. Cet univers virtuel, parent naturel de l’onirisme, tend donc au dogmatisme, et conséquemment à la violence.

C’est pourquoi les critiques, même modérées et exprimées avec délicatesse, ont été vilipendées par  l’apparatchik étudiant. Gilbert Rozon, fort courtois et nuancé dans ses critiques du mouvement étudiant, a été menacé de représailles : on pourrait se montrer désagréables à Juste  pour rire. De même, pour des remarques intelligentes et saines, Sophie Durocher a été traitée de salope. Sans compter tous ces témoignages d’étudiants malmenés, insultés, ostracisés, dans les assemblées étudiantes ou ailleurs, parce qu’ils trouvent raisonnable la hausse des frais de scolarité.

Bien sûr, la grande majorité des manifestants se sont comportés pacifiquement. La casse, les insultes, proviennent d’une mince minorité d’entre eux. Mais  la substance du problème n’est pas là. Elle se situe au niveau des allégeances. Pour les manifestants, ils sont d’ailleurs. Ils sont pour ainsi dire d’un autre pays.  Ils habitent la Toile, contrée qui ne doit rien à personne. J’ai déjà rappelé cette «évidence» d’un étudiant : pour quelle raison il paierait pour ses études !  On est de Toile comme d’autres sont d’Allemagne ou du Chili. Cette allégeance,  en voie de se découvrir, doit justement s’exercer, s’affirmer et mesurer ainsi son pouvoir et son influence sur les autres «nations».  Elle doit habiter son territoire, qui s’étend de la rue aux maisons d’enseignement.  Je concède largement que je frise la caricature. Mais, comme on disait dans le village de mon enfance, j’en mets de ce côté-là.

La deuxième méprise s’avère bien connue. Jean Charest s’est mépris sur ce pays de la Toile. Son ministre Gignac l’a candidement exprimé : «Ce n’est pas le Québec que je connais.» Vous percevez facilement la relation entre cette perception et l’aveu, exprimé il y a quelques jours de la part de Line Beauchamp : le PLQ n’est pas familier avec Twitter, facebook, Youtube et autres dialectes parlés par les Toiliens.  Ajouté à ce dialogue stérile entre dialectes différents le mépris envers le PLQ. Les Toiliens se souviennent que le parti au pouvoir, avec ses largesses aux riches de ce monde et ses retours d’ascenseur, est symétriquement  celui qui entend faire payer aux étudiants les excès coûteux et anfractueux actuellement sous enquête.

On constate également l’aspect nationaliste de cette confrontation.  On l’a bien analysé dans divers articles. Je le rappelle ici parce que les casseroles populaires expriment ce double sentiment, lié dans la psyché populaire. Les riches au pouvoir ne protègent pas les intérêts de la nation québécoise, tant par leurs menées qui affaiblissent le français que par leurs décisions économiques fort suspectes. C’est également un obstacle majeur entre les nantis du PLQ et la sincérité, un peu simpliste mais réelle, des habitants de la Toile. D’où les drapeaux québécois qu’on voit flotter dans les manifestations. Pourtant, à première vue, il s’agissait simplement d’augmentation de frais de scolarité…

Ajouté à cet imbroglio les pénalités excessives de la loi 78, et plusieurs citoyens demandent le visa de la Toile…

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