Contestation étudiante Méprise – 2
Par Michel Frankland             Â
Le danger représenté par la Classe
Nous avons considéré dans le premier article de cette série deux excès. D’une part, bon nombre d’étudiants, sinon consciemment du moins en fait, veulent négocier avec le gouvernement d’égal à égal. Mais le pouvoir, quoi qu’ils en pensent, n’a pas son siège dans la rue. D’autre part, la fonction gouvernementale exige une écoute respectueuse des élus et des groupes. En ce sens, la remarque amusée de Jean Charest devant des congressistes témoigne d’une suffisance qui ne convient pas à un politicien. Encore moins à un chef de parti. Et surtout dans une situation de crise.
Pour identifier la nature et l’orientation de la Classe, j’évoque d’abord un souvenir d’enfance. J’avais 10 ou 11 ans. Un étranger se pointe dans mon village. Il avait conté au restaurant ce qui suit. Chimiste polonais, il s’était installé à Berlin depuis une dizaine d’années. C’était dans les années précédant la guerre de 1939-45. Il lut dans les journaux locaux qu’un dénommé Hitler allait faire un discours dans un parc, à quelques rues de chez lui. Ce serait un dimanche. Parfait, il ne travaillait pas.
La foule s’était amassée. Nettement plus considérable qu’il l’aurait pensé. Pour un pauvre fou comme Hitler, qu’il allait voir comme une curiosité ! Avec sa bande de videurs néanderthaliens. Jamais la grande Allemagne, pays solide, cultivé, avec tous ses musiciens, ses philosophes, ne serait vraiment touchée par cet hurluberlu !
Puis, les troupes d’Hitler arrivèrent. Les tambours ! Les tambours créaient un effet d’envoutement qui le touchait, il s’en rendait compte tout d’un coup. Il se sentait parti de cette tribu, là , avec cette foule. Hitler se pointa. En retournant chez lui, en tremblant, il se souvint, comme un flash, avoir crié avec tous Heil Hitler ! Arrivé chez lui, il prit immédiatement la décision que de ses tripes exigeaient : il quitta l’Allemagne par le prochain train.
On comprend le sens. La démocratie s’avère plus fragile qu’on ne croie. Ce sont de petits groupes bien déterminés, conduits par des leaders charismatiques, qui ont renversé des démocraties. Et jamais les bien nantis, bien installés dans leur confort, n’ont cru une révolution possible.
Or, l’objectif de Gabriel Nadeau-Dubois m’apparaît clairement d’en arriver un jour à promouvoir l’avènement d’une société d’inspiration marxiste. Ses propos vont en ce sens. Lorsqu’il affirme par exemple que 200 000 étudiants ne descendent pas dans la rue simplement pour la hausse des frais de scolarité, il le laisse entendre sans ambiguïtés. Nestor Turcotte, dans le Journal de Montréal du 11 avril 2012, a bien vu de quoi il retourne : Les principes de la Classe
reposent sur les fondements du syndicalisme étudiant
établis dans l’article 1 de la Charte de Grenoble, en 1946. Celui-ci stipule
que l’étudiant est « un jeune travailleur intellectuel ». C’est en vertu de
ce constat que l’étudiant doit se regrouper sur des bases syndicales. L’ASSÉ
croit en la nécessité de lutter pour conserver les acquis des mouvements
étudiants du passé. Elle vise à combattre pour s’assurer de nouveaux gains,
et ce, par le biais de la contestation permanente. Considérant que
l’éducation est un droit, non un privilège, l’ASSÉ demande :
1.   une éducation publique, gratuite, laïque, de qualité, accessible et
non discriminatoire ;
2.   un régime d’aide financière adéquat ayant pour but d’éliminer
l’endettement étudiant et d’assurer la satisfaction des besoins fondamentaux
;
3.   un réseau d’éducation public libre de toute ingérence de l’entreprise
privée, y compris la sous-traitance ;
4.   la démocratisation des institutions d’enseignement dans une
perspective d’autogestion ;
5.   une solidarité syndicale avec toute lutte internationale progressiste
visant le mieux-être de la société ;
6.   l’ASSÉ est contre toute forme de mondialisation qui entérine la
prédominance du profit sur le bien-être de la population.
Parti politique de gauche
Ces six principes fondamentaux sont les bases d’un véritable parti politique
de gauche. L’ASSÉ parle, non seulement de gratuité scolaire, mais de prêts
et bourses, de financement public, de privatisation, de démocratisation, de
formation postsecondaire, de femmes, de démocratie et de répression, de
mondialisation, de logement, de politiques gouvernementales. La CLASSE est
plus qu’un mouvement étudiant. Elle est carrément un parti politique
d’inspiration socialiste. Les chefs de ce mouvement doivent le dire à la
population. La CLASSE doit dire aussi aux étudiants – qu’elle prétend
représenter –, qu’elle veut changer l’ordre politique actuel et que toutes
ses revendications devraient normalement faire l’objet d’un débat électoral.
La CLASSE utilise, pour le moment, l’expression « débat de société » pour
dissimuler ses véritables intentions. Logiquement, l’ASSÉ doit présenter des
candidats aux prochaines élections. En attendant, qu’elle laisse les
étudiants… étudier !
On peut aussi trouver, en plus percutant, Nadeau-Dubois enregistré à son insu. Il clame les mêmes postulats révolutionnaires : www.fm93.com/audioplayer.php?mp3=130606
Bref, il y a eu méprise des étudiants sur les véritables objectifs politiques de la Classe. S’ils avaient su qu’on les utilisait dans un but politique, auraient-ils donné leur aval à la Classe ?…
Dans le prochain article, nous analyserons la double méprise gouvernementale.
Michel Frankland
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