Solidaires du bout du bec.
Par Eric E.G. NOGARDÂ Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â
« S’il faut que les uns prennent tout, que peut-il rester pour les autres. »
(Eric E.G. NOGARD)
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Il n’y a pas à dire, plus chanceux que le Sans Emploi, ça n’existe vraiment pas en notre Paradis.
Pas un enfant du Bon Dieu qui ne lui soit solidaire, qui ne compatisse à son sort et qui ne se demande de quoi il vit, comment il fait pour tenir, on lui dit « tiébé raid, pas molli » et qu’il aille se faire foutre.
Qu’il se fasse foutre dans les poubelles, qu’il se fasse foutre en prison, qu’il se balance de par-dessus la tour ou qu’il se prête à des séances d’électrochoc, « tiébé raid, pas pas molli, pliss foss ».
Et si d’aventure on tombe sur lui, face-à -face dans la rue, tellement il peut se faire que, par accident, on sorte pour quelques pas de sa voiture aux vitres teintées autant que possible d’ailleurs, car il serait facheux que le soleil y jette les yeux, on a tôt fait de s’exclamer « sé nou min-me ! », et de ponctuer comme le grand professeur de notre langue amniotique, « A an lott soleil ».
Il n’y a pas de doute, le bon Dieu est là qui voit.
Quant à nous, nous nous contentons de le regarder sourire par delà les nues, secouant la tête et se disant :
« Pour ça, mon coup est réussi. Cette œuvre à mon image me ressemble comme un jumeau, mieux, comme un clone. »
Et son Fils affirme, et le Saint esprit Confirme, Dieu a bien fait l’homme à son image : une Créature charitable et aimant son prochain, surtout quand il est démuni.
N’est-ce pas ce qui explique l’octroi de mer qui s’ajoute aux frais d’approche et de débarquement, de tout ce qui nous arrive de France ou de bien plus loin encore.
Un octroi de mer qui n’a aucune justification, qui s’ajoute à une T.V.A., taxe que doit payer celui qui n’a strictement rien.
N’est-ce pas ce qui explique toutes les primes, toutes les subventions et autres avantages qu’engrangent ceux qui ont un emploi, mettant l’entreprise très à l’étroit dans ses souliers.
N’est-ce pas ce qui explique que la pénibilité du travail de nuit soit justificative de ce qu’il soit payé double et que de ce fait une équipe soit payée au prix de deux, faisant qu’elle ne puisse plus tourner tout le temps qu’elle le devrait.
Sans compter qu’à la CACEM, cette mégapole Martiniquaise ayant concentré toutes les activités et centralisé tous les services, combien de mères de familles ne sont pas obligées de quitter chaque jour les coins les plus reculés pour trouver du travail, au dépens de la garde et de l’éducation de leurs enfants.
On pourra toujours répliquer qu’en France, c’est pareil, tellement on aura oublié que dans la Martinique d’avant 1945, « Nos Usines Fumaient » et que chacun trouvait du travail à deux pas de chez lui, que l’écolier laissait bien souvent la maison de ses parents juste au premier son de la cloche, pour aller à l’école… à pied !
Qu’en est-il à présent que tout est « en ville », que tout est en « Césairo-Samotie » et que pour y aller il faille auto et téléphone cellulaire : au moins deux voitures par famille et douze portables pour une famille de dix membres.
Ça, c’est la question taboue, la question qui fait mal au point qu’on ne puisse se la poser.
En tout cas, qu’on se la pose ou non, nous avons suivi un guide qui a passé le témoin et il est douteux que la Martinique puisse, à moins de changer de mentalité, se montrer capable de la moindre solidarité envers les sans emploi.
Aussi, il est inéluctable que prolifère chez nous, asiles de fous, prisons et zombis sur les trottoirs… jusqu’au jour où ça pêtera si on n’y prend garde.
Notre solidarité n’est que du bout du bec, mis à part notre « plis foss » dont il conviendrait de nous dire comment faire pour en avoir.
Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.
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