Montréal

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N’est pas créole qui veut.

26-08-2014

N’est pas créole qui veut.

Par Éric E.G. NOGARD                

Un honorable Martiniquais du nom de De-Jaham… Roger De-Jaham, s’efforce d’accréditer l’idée selon laquelle nous serions tous Créoles.

 

A cet effet, il crée une association dénommée « Tous Créoles » et se fait étayer par un fort respectable Avocat du Barreau de Fort-de-France, Maitre Dorwling-Carter… Gérard Dorwling-Carter.

 

L’un et l’autre auraient été condisciples, amis d’enfance et, quoi de plus naturel qu’ils co-président ladite association.

 

 

Cependant, Pertinence, Galvaudage ou Usurpation, telle est notre interrogation sur la Croisade qu’entreprennent De-Jaham et Dorwling-Carter, ces Godefroi-de-Bouillon de « Tous Créole ».

 

Ne nous sommes-nous pas interrogé sur la « Négritude », cette autre croisade drummed by Aimé Césaire dont il n’est pas superflu de rappeler qu’il n’en est que le père putatif.

 

 

Selon nous, De-Jaham aurait voulu s’armer contre Césaire – les Chrétiens ne l’ont-ils pas fait contre les musulmans, aux dires de Richard Cœur-de-Lion – montrant ainsi sa naïveté plutôt que son ignorance, ceci n’étant que conjecture, et, comme toute conjecture, ceci mérite d’être vérifié, mais la question n’est pas là, même si elle y invite tout curieux honnête.

 

 

Se peut-il que soit Créole qui veut, « That is the question » faisons-nous observer, paraphrasant Ruddiard Kipling dans son fameux If, et la réponse à cette question ne devant être ni une affaire de mode, ni une affaire de chimère, pas plus que de fantasme ou de caprice.

 

Car, avons-nous encore à le rappeler, le Créole est une Civilisation.

 

Une Civilisation au même titre que les Civilisations, ou Gréco-Latine, ou Judéo-Chrétienne, ou Gallo-romaine, Anglo-saxonne, Amérindienne, Arabo-africaine, la liste en est si longue qu’elle ne saurait prétendre à l’exhaustivité.

 

Ces Civilisations n’étant ni mono-ethniques, ni mono-culturelles, avec toutes les implications que cela suppose.

 

Et, le propre d’une Civilisation ne tient-il pas en sa cohésion, en son unité, dans l’acceptation de son histoire qu’il est essentiel de ne pas confondre avec celle des historiens dont la main est trop souvent guidée, au risque de la fessée – comme en classe d’apprentissage de l’écriture – en sa foi en un meilleur devenir.

 

 

Le propre d’une Civilisation ne tient-il pas en ces devises :

 

E pluribus unum, ou encore…   In God we Trust.

 

Ou alors, pour ceux qui prétendent par opportuno-arrivisme, (tel Edouard Herriot) ne pas croire en Dieu pour réclamer un prêtre à leur lit de mort.

 

Le propre d’une civilisation ne tient-il pas en ce Décalogue, en ce Talmud, en cette Bible, en ce Coran qu’est le Code Civil.

 

Car n’en déplaise à nos savants de la laïcité, le Code Civil est leur Bible à eux.

 

Le Code Civil, le Code Napoléon, cette Bible des Bibles car elle est seule à pouvoir les concilier fraternellement.

 

Le Code Civil, cette Bible qui laisse à chacun la liberté de son clocher et de son obédience, sans outrecuidance ni ostentation, ni provocation, à faire que chacun puisse se donner la main.

 

Hélas, est-ce là une séquelle de notre tare originelle, est-ce là le ver que porte le fruit et qui le ronge, chacun s’accroche à ses prétendues spécificités, à ses fausses racines, à ses faux cheveux, à ses faux petits bons dieux, à sa loge, par soif d’en découdre avec son voisin.

 

Ils la foulent impunément du pied, par ignorance ou par perversion :

 

Le Code Civil ou Code Napoléon, notre héritage Romain, lui-même hérité de la Grèce.

 

Un héritage humaniste on ne peut plus et qui à lui seul devrait justifier en Martinique l’érection d’une Stèle à Napoléon Bonaparte, dans la mesure où Lincoln s’en est inspiré pour déclencher sa guerre contre le servage et en faveur de l’affranchissement des noirs.

 

Or, est-il de bon aloi de se réclamer d’une civilisation qu’on réprouve au point de décapiter l’un de ses symboles, ou laisser sans s’émouvoir commettre cette ignoble barbarie.

 

Or, est-il concevable de réprouver une Civilisation, sur le fondement d’un manquement, d’une faute, d’un délit, voire d’un Crime abjuré.

 

Or, est-il admissible qu’on mette en branle de la façon la plus sournoise, de la façon la plus perverse, tous les moyens possibles d’écraser ou d’exclure, en tout cas de procéder au rejet d’un membre, d’un organe quel qu’il soit de cette civilisation.

 

Ne devrions-nous pas méditer sur le cas d’Hippocrate qui sut refuser l’or et la pourpre du roi des Perses qui voulait l’attirer auprès de lui à son service.

 

 

NON.

 

A moins de s’ériger contre les incompatibilités de toutes sortes que nous ne cessons de dénoncer à nos risques et périls et dans le mutisme général, il est douteux qu’on ait la Légitimité de se prétendre Créole ou de défendre la Cause de Cette Civilisation.

 

NON.

 

On ne peut être tous Créoles dans une telle équivoque.

 

Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.