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Fragilisation -7 La dépouille du peuple

26-10-2011

Fragilisation -7 La dépouille du peuple

Par Michel Frankland           

Dépouille comme  dans se faire dépouiller par des bandits. À cette image de l’arnaque s’ajoute celle, plus radicale, de la mort : dépouille  mortelle. Voyons ensemble comment le peuple se fait dépouiller.

Le peuple, depuis plusieurs années, subit une érosion progressive de son identité et de sa vigueur originelle. Il se trouve assailli par un prédateur. Pour en signaler l’aspect  diachronique, utilisons le terme biblique pour le dieu Argent, «MAMMON».   Son action corrosive s’appuie sur deux armes aussi subtiles que redoutables.

L’une de ces armes vise l’identité. Éric Bédard vient de  produire une œuvre qui mérite notre lecture : L’histoire nationale négligée. Il y explique comment les personnes qui rêvent de faire fortune perçoivent à juste titre  les dangers pour leur entreprise  que constitue la fibre nationaliste.  L’équation est simple. Comprenons-nous bien.  Le  nationalisme ne  se réfère  pas ici à la souveraineté ; il s’entend  de l’identité culturelle du peuple québécois,
telle que l’histoire l’a forgée. «Si donc, estiment ceux qui ne déclinent la vie que par l’amassement  de l’argent, le peuple demeure enraciné dans son terreau, il s’engluera dans des valeurs  qui mettront un frein à nos ambitions. Il faut donc le déraciner pour le rendre plus malléable» – un client plus «ouvert» en somme…

Bien sûr, ce processus que je résume ici analytiquement  est vécu généralement  d’une manière plus instinctive.  Il demeure que l’antinomie  de fond apparaît réellement, bien que plutôt globalement. Le désir reste : «Je veux en arriver à vendre aux Québécois n’importe quoi. Je dois donc le débarrasser de son rêve nationaliste.» Il s’agit, démarche subtile mais payante, d’en arriver à dénicher des personnes quelque peu versées en histoire qui parleront modernité, multiculturalisme, universalité des valeurs et tutti quanti. Bref,  créer  dans la mentalité populaire une relation entre «nationalisme» et «périmé».  En  somme : «Arrive en ville. Lâche les traditions moyenâgeuses de tes villages !»

Si bien qu’un peuple qui ne s’aime plus  lui-même peut s’endetter beaucoup plus facilement. Surtout, je l’ai signalé dans un autre article, qu’un quotient moyen n’est pas de taille à lutter contre  l’armée de techniciens de l’âme qui, par les publicités, tripatouille à son insu dans la psyché populaire. L’autre tenaille  a valeur universelle. Depuis que les peuples se sont fait passer le sapin géant de la mondialisation, ils sont pris dans un filet dont il faudrait des nombreux politiciens courageux pour les en sortir.  Autant rêver en couleur. Car la mondialisation a su faire accepter par les gouvernements de la planète  un ensemble tissé serré de règlementations dont les conséquences pratiques donnent l’impunité à plusieurs  menées commerciales franchement détestables. Entre tant d’exemples, ne rappelons que ceux qui m’apparaissent le  plus accessible à l’expérience commune. Premier exemple, la Chine. Il est interdit à un pays de refuser les produits chinois. La mondialisation interdit l’embargo.

Deuxième exemple, les pénalités dérisoires.  On se souviendra peut-être  de cet aveu hallucinant d’un représentant d’un des grands de l’automobile de Détroit : «Nous avons évalué le nombre des morts et blessés  dû à une déficience mécanique provoquant un incendie.  Il nous en coûtera en dédommagements légaux un montant inférieur au coût de la réparation du modèle défectueux. Il était donc logique de ne pas réparer.» Vous avez bien lu !!

Que faire ? Le peuple devant Wall Street a pris la relève des politiciens. Il s’est fait roulé dans la farine des «subprimes» (rappelons la combine : les banques font beaucoup de sous en vendant un tas de maisons à des gens dont la plupart ne pourront les payer.  Avec ces montants considérables, on crée des fonds miracles à Wall Street. Style Ponzi. Tout le monde et son  père foncent sur ces fonds à rendement élevés (en réalité alimentés artificiellement par les montants  qui ne cessent de s’accumuler… Juqu’à ce que l’inévitable se produise : tout s’écroule.  Les banquiers et financiers se sont fait un gros butin.  Le peuple a tout perdu, maison investissement… mais aussi  la paix, le bonheur et la   confiance  dans ses dirigeants.

Bref, le peuple est dépouillé. De ses sous, de son identité.  De sa dignité. Y a-t-il un lien entre cette mobilisation anti-identitaire diffuse mais tenace,  et le nombre élevé de suicides au Québec ? Chacun en jugera.

Michel Frankland
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