6.2
Premier Cas : La minorié ethnique Cham au hameau Van Lam
La minorité ethnique Cham vive essentiellement de la culture agricole, forrestière et de l’élevage. Elle bénéficie d’un territoire réervé qui a été reconnu depuis les règnes des Rois Thieu Tri. Ce territoire qui comprend principalement la majorité des zones cultivables situées sur le delta, à l’Est limitrophe avec la Mer de Chine et les forêts, à l’Ouest, limitrophe avec la province de Lam Dong, est considéré comme un réservoir de produits forestiers et des fermes d’élevage réservés spécifiquement à la population Cham. Grâce à ce statut particulier de leur territoire, les Cham ont pu bénéficier suffisamment de temps pour se développer et maîtriser leur environnement.
Après la prise du Sud Vietnam en 1975, les autorités communistes vietnamiennes ont confisqué les terres du groupe de 73 habitations des Cham du hameau de Van Lam, totalisant plus de 320 hectares, afin de les rattacher à la zone des fermes étatiques de Quan The, de la commune de Phuoc Nam, district de Ninh Phuoc, province de Thuan Hai. En 1996, les autorités ordonna le démantèlement de cette ferme. Au lieu de rendre les 320 ha de terres aux Cham, des terres dont ils sont propriétaires, les autorités de la Province de Ninh Thuan ont décidé de distribuer ces terres à des vietnamiens qui ont travaillé à la ferme de Quan The, le reste de ces terres, les autorités ont cédé à l’entreprise privée de Vinh Ha Long sans fournir la moindre explication plausible, sans proposer des conventions d’indemnisations, malgré les réclamations et demandes de justices de la part des 73 habitations des Cham qui sont les propriétaires reconnus de ces terres.
A partir de 1996, les 73 familles Cham ont commencé à envoyer des lettres de réclamations pour demander la restitution de leurs terres mais les autorités de la province de Ninh Thuan refusent d’examiner leur dossier. En 2004, les habitants du hameau de Van Lam se sont allés manifester à Hanoi pour demander l’intervention du pouvoir central, mais toujours sans aucun résultat. En 2006, ils ont décidé d’aller se manifester pour réclamer l’examin de leur dossier de terres de la part des autorités locales, mais personne ne s’est préoccupé de leurs revendications.
Le 06/12/2007, l’ensemble des femmes du hameau de Van Lam se sont rassemblées pour manifester devant le siège du Comité Populaire de la Province de Ninh Thuan afin de réclamer la restitution de leurs terres. Au lieu de chercher à trouver une solution aux réclamations des Cham, les responsables du Parti Communiste de Ninh Thuan ont mobilisé les forces de sécurité et les molices pour emmener les femmes du Hameau de Van Lam sur 2 transports limitaires et les ont déposés sans ménagement au district Tuy Phong, province de Binh Thuan, et à Cam Ranh, province de Khanh Hoa, la province de Khanh Hoa est distante de la municipalité de Phan Rang environ 50 kms.
Le 23/07/2008, à l’occasion de la visite de la délégation du Premier Ministre Vietnamien et les responsables du Parti de Ninh Thuan afin de passer en revue le projet de construction du centrale nucléaire dans la zone Phuoc Dinh, district de Ninh Phuoc, province de Ninh Thuan, l population des 73 habitations du hameau de Van Lam, composée en majorité de femmes, a manifesté et cherché à bloquer de manière pacifique avec deux banderolles minuscules écrites à la main avec les mots “Premier Ministre au secours de la population” et “Indemnisation aux habitants de 73 habitations”. Les forces de sécurité et les milices ont usé de la force pour disperser les manifestants composés de femmes, et sont ainsi responsable de la dégénérescence de la manifestation non violente en affrontements violents avec les forces de sécurité.
Les Cham sont des gens de nature fondamentalement bon et sincère. Ils ont toujours vécu sur ces terres depuis la nuit des temps et ont montré leur attachement à leurs terres comme une sorte de religion. Ainsi toute politique visant à les déposséder de leurs terres se transformera tôt ou tard en actes de violations délibérées des sentiments religieux de cette population.