Achille.
Par Eric E.G. NOGARDÂ Â Â Â Â
Quel beau Nom il portait, Achille.
En plus il était grand, il était beau, il était riche quoi que bien jeune – même pas vingt cinq ans – et surtout loin d’être sot.
Aussi puissant qu’Achille son homonyme de Troie, il avait comme Achille le « Talon » bien fragile…sa timidité était grande.
Un jour il était assis, Allée de Joséphine, place de la Savane, prenant le frais, humant la brise, en attendant l’heure d’un rendez-vous chez son dentiste, chez son médecin, enfin peu importe, une demoiselle vint se mettre sur même banc que lui.
Bon Dieu, qu’elle était belle. A la voir, notre célèbre Francisco, notre très cher ami Frantz CHARLES-DENIS, n’eut pas manqué de ré-écrire pour elle sa si belle chanson :
« Femmes Martinique Doux, Yo Belles, Yo Jolies… »
A la voir, Belzébuth ensorcelé se fut précipité dans ses rets au mépris de tout le reste des vivants et des morts de la Terre.
Placée à ses côtés, la plus belle des étoiles qui brillent au Firmament eut paru aussi blafarde qu’un Soleil Boréal.
Alors, ce qui arrive parfois aux plus timides arriva à Achille.
Il s’arma de tout son courage, se rapprocha insensiblement de la VENUS et balbutia à son adresse :
« Vous pouvez m’en croire, à vous regarder, mes yeux son éblouis.
Si vous consentiez à déjeuner avec moi ce midi, je vous laisserais le choix du Restaurant comme celui du Magasin où je vous offrirais, quel qu’en soit le prix, un ensemble à votre goût ».
La Belle eut de la tête un geste imperceptible de surprise et se contenta de chuchoter divinement :
« C’est bon… j’y consens »…
Ce qui fut dit fut fait, la conversation fut courtoise, guère plus, et Achille s’enhardit :
« Que penseriez-vous d’un tour à la Plage. Dans mon bateau, je viendrais vous récupérer à l’appontement d’en face. Aucun souci à vous faire, il y aura tout à bord ».
Une discrète moue d’acquiescement transporta Achille.
Le Bateau vint avec tout à bord, pour une journée à la Plage, en Compagnie d’Aphrodite… mais Achille manqua d’audace, le sot.
On rentra de la « Party », comme gens de la Gentry, une splendide parure acquise au prix de Mille et de Cents orna le beau Cou de la Nymphe qui consentit volontiers à un prochain rendez-vous.
Rendez-vous auquel se rendit Achille après mille exercices d’élocution, de maintien et de pause, que devant son miroir, que dans sa salle de bain.
Ces précautions ne furent pas vaines, jamais auparavant Achille n’avait été plus à l’aise ni plus éloquent.
Voyons à quoi ça lui servit.
Sans se désemparer, Achille put tenter un baiser sur la joue en guise de bonjour.
Les yeux dans les yeux, le cœur palpitant quand même à se rompre, Achille prit la main de la Déesse, y posa ses lèvres et murmura :
« J’ai tellement soif de faire l’amour avec toi.
Mais quelle Fortune me coûterait ce bonheur immense »
« Vingt €uros ! C’est le Tarif comme pour tout le Monde ».
Touché en plein « Talon », Achille disparut du Royaume des Vivants.
Comme quoi, pourquoi attribuer certains noms tellement lourds à porter.
P.J. : Lien conduisant à l’Enregistrement Original de « Femmes Martinique Doux » interprété par son Auteur Frantz CHARLES-DENIS dit « FRANCISCO », ainsi qu’à de multiples autres interprétations de ce morceau, de par le Monde :
http://www.youtube.com/watch?v=wq_JPx8sRjQ&feature=related
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