Remettre le « JU » dans le JUdo !!!
Par François-Xavier Boulé
Principe de la souplesse, de l’adaptation, de la non-résistance et de la douceur
La traduction du mot « judo » est généralement acceptée comme étant « voie de la souplesse » avec l’idée qu’il est préférable de céder d’abord pour finalement obtenir le dernier mot.
Le principe de « céder » n’est pas un réflexe naturel. La réaction naturelle pour parer un coup est souvent l’esquive. Par contre, une saisie ou une poussée stimule généralement l’opposition et la résistance. Si l’un tire, l’autre tire aussi, mais en un sens opposé… Si l’un pousse, l’autre en fait autant, dans la direction contraire. Cette opposition de force entre deux personnes est contraire aux principes philosophiques du Judo. Cette manière de penser et d’agir qui demande plus de force que son adversaire ne permet pas de vaincre plus fort que soi.
JU : Ce principe invite à s’élever dans la pratique au-delà de la seule opposition des forces musculaires, pour parvenir à une véritable maîtrise des lois subtiles du mouvement, du rythme, de l’équilibre.
Du point de vue de la défense, il ne faut pas résister à l’attaque d’un adversaire, mais plutôt la rendre inutile par un déplacement du corps. Il faut donc utiliser l’attaque de l’adversaire pour le mener à sa propre perte (généralement la chute).
Celui qui se défend, au lieu d’essayer de bloquer le mouvement adverse, l’esquive et le canalise de façon à le retourner contre l’agresseur.
- Si l’adversaire pousse, il suffit d’esquiver ou de le tirer pour qu’il tombe de lui-même.
- S’il tire, il n’y a qu’à le pousser.
Plus l’attaque est puissante plus le choc en retour est désastreux. Le principe de non-résistance conduit l’attaquant à devenir la victime de sa propre attaque et à récolter le fruit de ses mauvaises intentions C’est ainsi qu’une personne physiquement plus faible peut prendre le dessus sur une autre plus forte.
En quelques mots : « le doux maîtrise le fort… »