En attendant… le dévoilement.
En attendant… le dévoilement.
Par Jean-Paul Kozminski
Le gouvernement, par la voix de sa vice-première ministre, Madame Nathalie Normandeau, affirme vouloir prendre ses responsabilités quant au port du voile intégral ou niqab.
Ce ne sera pas trop tôt. L’art de ce gouvernement est de gérer… l’attente. Attendre que le vent tourne, que les dossiers se ferment faute d’intérêts, que les commissions, demandées à grands cris, soient repoussées aux calendes québécoises. Évidemment, attendre que les rapports sur les rapports et les études sur les rapports se réveillent de sur leurs tablettes.
Ce que j’entends sur le port de ce voile n’est pas toujours politiquement correct et je ne dévoilerais pas mes sources du mécontentement populaire souventes fois exprimé.
Mais qu’en est-il de cette provocation? À mes yeux cela en est une vraie. Le plus beau de cette histoire c’est que Nous sommes, en tant que société, les vilains, les méchants. Nous avons fait pleurer cette dame. Sa religion lui interdit de me regarder dans les yeux. Elle ne peut me parler que le dos tourné, et c’est moi le pas gentil qui ne comprend pas.
La culture qui m’a été inculquée est de regarder les yeux de la personne avec laquelle j’entretiens une conversation ou un échange, de la regarder Dans les yeux. Mes yeux fuyants dénoteraient une fuite, un désintérêt, ou une forme d’hypocrisie. Je sais que dans certaine culture, ne pas regarder dans les yeux est un signe de soumission. Je ne veux soumettre personne.
Comment vais-je décoder ce langage non verbal chez une personne cloitrée de la tête aux pieds? Si c’est son droit, c’est le mien de lui dire que je ne peux lui offrir les services de mon pays ni lui accorder le droit de vote.
La question que je me suis posée : est-ce que l’agent d’immigration, en Égypte, lui a accordé le privilège de rester voilée lors des entrevues de sélection? Est-elle arrivée voilée devant nos douaniers? Est-elle au courant de nos valeurs fondamentales? Égalité entre hommes et femmes? Et nous parlons français.
Monsieur Gérard Bouchard (celui du rapport) nous dit qu’il faut préserver les valeurs fondamentales du Québec. Je crois plutôt que nous devons les Affirmer clairement urbi et orbi. Pour que ceux qui veulent bénéficier de notre accueil, apporter leur savoir faire et contribuer au développement de notre pays soient bien renseignés.
J’attends donc cette claire affirmation de nos valeurs autant pour moi que mes futurs citoyens immigrés. Que le gouvernement tienne sa promesse « d’aller plus loin dans les circonstances ».
En attendant voyez ce qu’il advient de la religion copte en Égypte!