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COVID-19 EVOLUTION ET CONFINEMENT

02-10-2020

COVID-19 EVOLUTION ET CONFINEMENT

par Dr Robert ZAMORE

La Covid-19 a un regain d’activité avec tous ces pays qui réconfinent donnant ainsi la preuve que le confinement ne peut être la bonne méthode pour contrôler une épidémie. La Covid-19 restera surement une des épidémies qui aura le plus perturbé l’économie mondiale. Pourtant c’est une épidémie de moyenne importance. Alors, comment expliquer cette situation de catastrophes qui persiste partout de par le monde? 

 

Revenons sur le virus responsable de la Covid-19. Dès le début il est signalé qu’une de ses particularités est de diviser l’espèce humaine en trois parties. Nous avons trois comportements face à ce virus. Nous pouvons affirmer que ce virus est responsable de trois épidémies qui évoluent ensemble. Ces épidémies n’ont pas les mêmes signes cliniques ni la même évolution. Nous pensons que cette particularité nous a induit en erreur dès le début de la Covid-19. Si nous prenons le cas de la France, avec ses soixante millions d’habitants, nous aurons le schéma suivant: Une épidémie qui concerne quatre vingt dix pour cent de la population, avec peu de signes cliniques, une épidémie qui concerne cinq pour cent de la population avec des signes cliniques pulmonaires, une épidémie qui concerne cinq pour cent de la population avec des signes cliniques généraux et importants conduisant à l’hospitalisation, à la réanimation et au décès. Ces deux derniers groupes focaliseront toute l’expression de la Covid-19. alors qu’ils ne représentent que dix pour cent de la population.   

 

Par ailleurs, bien vite, il s’avéra que la majorité des personnes des deuxième et troisième groupes se trouvait dans la tranche d’âge des plus de soixante ans et avait des affections associées. Cela faisait beaucoup de particularités pour un virus. Malgré ce caractère restrictif des formes majeures de la Covid-19, certains hôpitaux se trouvèrent en surcharge. Il fut alors décidé d’envisager un confinement généralisé de tout le territoire, afin de contenir l’épidémie des deuxième et troisième groupes, c’est à dire de dix pour cent de la population. Nous ignorons quatre vingt dix pour cent de la population, qui se trouvent confinés afin de leur épargner la contamination, sans penser que ce virus a peut être une utilité dans ce groupe. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un milieu évolutif qui fonctionne depuis nos origines. En outre, il y a peu de temps que nous avons conscience de l’existence de ce processus évolutif. Le rôle des bactéries, des virus dans ce processus est peu connu. Tout ceci pour préciser que les bactéries, les virus ne sont pas toujours des ennemis. 

 

En ce qui nous concerne, nous pensons que le virus de la Covid-19 est pour la majorité d’entre nous un partenaire. Il serait intéressant de savoir quel est son devenir chez les asymptomatiques. Ceci nous permettrait d’envisager un comportement rationnel face à la Covid-19. 

 

Nous sommes en présence  d’une contamination générale qui se manifeste sous trois formes. Notre réponse doit être adaptée à cette configuration. Nous ne pouvons pas avoir une réponse générale de type confinement pour les trois expressions de la Covid-19.   L’objectif étant la disparition de l’épidémie et la reprise d’une vie normale, nous devons agir en conséquence. Or nous sommes en présence de deux impératifs contradictoires. Pour ceux qui acceptent le virus, quatre vingt dix pour cent d’entre nous, il faut favoriser la contamination, pour les autres qui ont des manifestations cliniques importantes avec décès, il faut au contraire éviter la contamination et faire face aux manifestations cliniques importantes. Ainsi vient se greffer un problème supplémentaire, la capacité des structures hospitalières à recevoir ces nouveaux malades . 

 

Le confinement partiel ou généralisé est une réaction de repli. C’est un aveu de faiblesse. Il n’apporte pas une solution au problème, à savoir la fin de l’épidémie et la reprise d’une vie normale. Il retarde le face à face inévitable, personnel, qui caractérise une épidémie. Car il s’agit bien d’une confrontation au cas par cas. Chacun de nous réagit en fonction de ses moyens de défense, de son système immunitaire. 

 

L’expérience des épidémies ne montre pas de confinement de toute la population. Tout confinement doit être ciblé. Ce fut le cas pour la tuberculose avec les sanatorium, pour la lèpre avec les léproseries. Dans le cas de la Covid-19 nous avons eu des exemples de circulation du virus dans des lieux fermés, durant plusieurs jours, sans manifestations perceptibles. Cas des porte avions américains et français. Nous avons eu des manifestations, avec un public nombreux ,qui n’ont pas occasionné une augmentation des hospitalisations. Tout ceci tend à prouver qu’une manifestation est dangereuse en fonction de son public. Ce n’est pas le nombre qui est important. Maintenant nous savons qu’il existe un public à risques. Nous devons l’encadrer et l’aider à éviter les contaminations. Il ne faut pas tout interdire pour autant. Au contraire, nous devons permettre aux activités de se poursuivre avec le reste de la population. Le port du masque doit être un geste de protection personnelle et d’éviction de contamination pour le public à risques. Pour la majorité d’entre nous, les quatre vingt dix pour cent qui sont en harmonie avec le virus, les moins de soixante ans, il y aurait lieu d’organiser une vie sans restrictions. Les manifestations sans public, les fermetures de restaurants, s’adressent justement à ceux qui ne craignent pas le virus. Si malgré tout, certains pensent que le confinement, partiel ou généralisé, constitue une arme efficace dans la lutte contre l’épidémie, nous avons la possibilité d’expérimenter des rassemblements sous contrôle. 

Nous pensons, que le rebond faisant suite au déconfinement ne persistera pas. Il nous faudra utiliser les asymptomatiques afin de favoriser la relance de l’économie et surtout de mettre en place l’immunité collective, qui reste actuellement la meilleure arme dont nous disposons pour un contrôle efficace et durable de l’épidémie.

Dr Robert ZAMORE