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LA COVID- 19 : LA SORTIE DE CRISE

15-09-2020

LA COVID-19: LA SORTIE DE CRISE

Evènements / Par acaze

Dr. ROBERT ZAMORE

 

Depuis quelques temps nous sommes dans une situation où la Covid-19 revient en force dans un monde paniqué. Il est fait mention de deuxième vague, de branle bas de combat dans les hôpitaux, de reconfinement, de quasi interdiction des réunions de familles, de limitation des heures d’ouverture des restaurants, enfin nous sommes dans un confinement allégé. Pourtant nous venons de subir un confinement radical de trois mois dont les effets économiques sont désastreux pour tout le monde.

 

Les hypothèses se succèdent nous annonçant une présence quasi constante du virus de la Covid-19, nous invitant à apprendre à vivre avec ce nouveau venu. Les tests se succèdent et se multiplient. Certains attendent avec anxiété la découverte d’un vaccin pour venir à bout de cette épidémie.

 

Progressivement, nous assistons à l’installation d’un sentiment d’impuissance et de crainte dans une population privée de repaires, qui doute de plus en plus de ceux qui sont censés assurer la direction.Il ne s’agit pas d’une situation française, mais d’un mal qui se généralise comme l’épidémie. Pourtant, nous devons admettre que nous ne sommes pas en présence d’une forte épidémie. Nous avons connu bien pire, à tous les points de vue, par le passé. Alors, comment expliquer cette situation inédite qui sévit actuellement dans le monde? Nous devons admettre qu’il s’agit d‘un concours de circonstances exceptionnelles où viennent interférer de nombreux facteurs, dont des erreurs d’appréciation dès le début de la pandémie. Les faits sont têtus. Dès le début, nous sommes dans une situation de suspicion. Les arguments pour expliquer les premières infestations laissent planer des doutes. Par la suite de nombreuses conduites furent adoptées ici et là avant que l’OMS ne tente un début de coordination. Rapidement se dessina un courant qui visait à contrôler l’épidémie à défaut de la combattre. Projet ambitieux mais difficile à mettre en place. Confinement devint de la sorte le maître mot des mesures à prendre. Le confinement en matière d’infection bactérienne ou virale n’est pas une nouveauté. Que ce soit pour la lèpre ou pour la tuberculose nous avions l’expérience de ce mode d’intervention. Le confinement concernait les sujets atteints par la maladie. Cette fois-ci nous avons voulu poussé plus loin notre volonté de contrôle en décrétant un confinement total avec arrêt quasi général de toute l’économie. Une nouveauté dans la lutte contre les épidémies. Pourquoi cette confiance dans une solution expérimentale dont les conséquences néfastes étaient prévisibles avec un peu de bon sens? Pourquoi cette adhésion générale de la grande majorité des États à ce procédé que nous découvrions à peine? Nous pensons qu’il s’agit d’un péché d’orgueil. Grace aux progrès de la médecine, nous avons maitrisé beaucoup de maladies infectieuses et nous pensions pouvoir contrôler cette affection virale que nous connaissions peu. Les annonces allaient se succéder, masques, distanciation, limitation des déplacements, limitation des réunions, interdiction des évènements sportifs et culturels… De bonne foi, nous avons pensé qu’après le confinement le virus aurait disparu permettant à la vie de reprendre normalement. C’était un pari. Maintenant nous nous retrouvons à la case départ. Malgré tout, certains parlent encore de confinement, refusant de reconnaître l’échec de la méthode. Heureusement qu’un pays, la Suède, a décidé de ne pas confiner son territoire, nous laissant la possibilité d’une comparaison.

 

Pourtant nous sommes en présence d’un virus peu agressif, ou non agressif, pour la majorité d’entre nous. La majorité des décès concerne les plus de soixante ans, avec une pyramide des âges inversée. Parmi ces décès il existe un profil particulier regroupant obésité, maladies associées. Tout ceci permet de dresser les caractéristiques du virus de la covid-19 vis à vis des humains. Notre réaction en cas de contamination n’est pas uniforme. Elle sera déterminée par notre système immunitaire.

 

Dans le cas de la Covid-19 nous avons en résumé, trois types de réaction. Pour la majorité d’entre nous ce virus ne suscite pas de réaction immunitaire notable. Il est accepté. Peut être s‘agit-il d’un élément de notre système d’adaptation dont nous ne percevons pas l’utilité? Ces sujets ne développeront pas d’anticorps spécifiques contre ce virus.

 

Ceux-ci représentent à peu près quatre vingt dix pour cent d’entre nous.

A coté il existe un petit nombre de personnes qui seront agressés par le virus et présenteront des affections pulmonaires.

Enfin nous aurons des personnes pour qui le virus sera un allergène, comme c’est le cas pour une allergie aux crustacées ou autres.

Ces trois cas de figures détermineront les manifestations cliniques. Premier cas, pas ou peu de manifestations cliniques. Deuxième cas, manifestations pulmonaires plus ou moins violentes. Troisième cas, manifestations cliniques revêtant un caractère général, liées à la réponse immunitaire contre le virus. La majorité des décès se trouve dans ce troisième groupe. À signaler, quelques particularités existent en fonction des pays. Lors du bilan général il serait intéressant d’analyser les démarches de chaque État.

 

Maintenant, que nous voici à la phase trois de la Covid-19, après invasion et confinement, allons nous passer à la phase quatre reconfinement? Voir Israël. Cette solution du désespoir ne permettra pas de maitriser l’épidémie.

 

À notre avis, il est temps de faire face à cette épidémie qui évolue de façon particulière, avec un pourcentage important de personnes asymptomatiques. L’objectif doit être la protection des sujets à risques, maintenant que nous connaissons mieux l’évolution de la Covid-19. Le confinement ne fait que retarder la fin de l’épidémie. Au stade où nous sommes il faut laisser circuler le virus en organisant la protection des sujets à risques. Pour ce faire, il faut lever toutes les interdictions qui frappent les manifestations et les activités. Le port du masque doit être facultatif en insistant auprès des plus de soixante ans pour une application plus suivie.

 

Les différentes expériences grandeur nature que constituent les porte-avions contaminés, les paquebots de croisières interdits d’accoster, les spectacles déclarés ou spontanés regroupant un public important (Puy du Four), n’ont pas entrainé de décès ni d’affluence dans les hôpitaux. Il faut orienter la circulation du virus, non tenter de l’arrêter. Nous sommes conscient de nous attaquer à des certitudes qui ont l’adhésion du plus grand nombre. Pourtant, une expérimentation n’est pas difficile à réaliser. Nous serons peut être surpris par les résultats. La pratique actuelle de la multiplication des tests ne donne qu’une illusion de maitrise de l’épidémie.

 

Ces tests ne concernent qu’une dizaine de jours au maximum, sans interférer sur l’évolution de la Covid-19. Les classements en zones rouges traduisent l’importance de la circulation du virus seulement, sans préjuger de la morbidité. Or cette circulation intense du virus contribue à accélérer la mise en place de l’immunité collective, seule arme efficace dont nous disposons actuellement.