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RACINE DE LA GAUCHE ET DE LA DROITE 2

02-10-2019

RACINE DE LA GAUCHE ET DE LA DROITE 2

par Michel Fankland

Le premier de ces articles rappelait que la gauche croit à la possibilité de transformer profondément les individus ; la droite est convaincue que le talent réside essentiellement dans les gènes.

Il en résulte deux conceptions de l’action politique. La gauche se montre riche en programmes sociaux… Mais c’est là une demi-mesure de la gauche. Car si l’on croit vraiment à l’égalité des talents, chaque pauvre du pays, en âge de travailler,
pourrait occuper n’importe quel poste de la Cité pourvu qu’on le forme adéquatement.

Seul le Parti Communiste prend parfaitement cette logique au sérieux. À preuve, ce programme du Parti Communiste du Québec – des recherches m’ont convaincu que tous les PC sérieux de la planète ont des programmes similaires. Voici donc le programme du PCQ :

 

  • Mise sous contrôle étatique de la presse.

  • Utilisation des médias pour procéder à une vaste campagne d’éducation citoyenne.

  • Octroi de prêts sans intérêt aux travailleurs pour les aider à racheter leurs entreprises des mains des propriétaires.

  • Occupation gouvernementale de la majorité des voix dans les conseils d’administration de ces entreprises.

  • Rehaussement du niveau des taxations des entreprises.

  • Direction des entreprises par un comité de gestion composé à 30 % (minimum) de travailleurs.

  • Élection des cadres et des contremaîtres par les travailleurs eux-mêmes.

  • Élaboration d’un plan étatique destiné à coordonner toute la production de biens et services au Québec.

  • Paiement par l’État de tous les avocats

  • Gestion par les simples citoyens des tribunaux de première instance.

  • Interdiction aux policiers de porter des armes à feu.

  • Dissolution des forces anti-émeute.

 

Il en résulte une philosophie qui a mené systématiquement, depuis 1917, à deux excès déplorables. La paupérisation endémique et la dictature.

Paupérisation, car la nature humaine est ainsi faite que l’on ne travaille jamais aussi fort ni aussi bien que pour son propre intérêt. On voit par là l’idéalisme sous-jacent – mais cruellement stérile – au marxisme. Les gens étant égaux, la jalousie et l’envie disparaitront pour faire place à une fraternelle collaboration. De même, les corps de police, sans armement, joueront un rôle seulement dissuasif dans cet univers bonbon.

Le régime dictatorial constitue l’autre effet pratiquement intrinsèque aux convictions de Marx. Une société aussi idéaliste, mue par une entraide « profondément naturelle » présente un champ d’action tout indiqué aux caractères marqués par un appétit impérieux de pouvoir. Les forces policières sans moyens efficaces et des tribunaux contrôlés par de simples citoyens, un Staline, doué d’une puissante et cynique personnalité, finira au pouvoir. On comprend les purges arbitraires qu’il crée, sachant, dans le fond de ses tripes, que la terreur sera sa seule façon sûre de régner.

Marx, en rappelant que ce sont les ouvriers qui produisent les biens, non les patrons, oublie une vérité de fond de la nature. La capacité de produire ne fournit pas en soi celle de gérer, de planifier la coordination des ouvriers, l’exportation efficace des biens produits.

 

Qui veut trop faire l’ange fait la bête.

 

Dans le troisième texte de cette série, nous étudierons plus en profondeur les vraies racines de la droite.