Montréal

Nouvelles

« Les orphelines »

23-10-2018

 

« Les orphelines »

par Serge H. Moise

Monsieur lui dit-elle

Souriante et très belle

Notre maman est morte

On nous a mises à la porte

Ma toute petite sœur et moi

Depuis plus de deux mois

II

Je me dois de la protéger

La nourrir et la soigner

Elle est souvent malade

Et je n’ai pas de pommade

III

J’ai promis à notre mère

Á son heure dernière

Que je ferais le bonheur

De ma tendre petite sœur

IV

Car plus que tout au monde

Je l’aime ma petite Raymonde

Je suis donc prête à tout donner

Pour lui trouver de quoi manger

V

Si vous me trouvez belle

Je ne vous serai point rebelle

Et pour éviter la mendicité

Je vous offre ma virginité

VI

Je ne sais comment m’y prendre

Mais si vous voulez m’apprendre

Je ferai ce qu’il y a de mieux

Pour vous rendre très heureux

VII

La vieille canaille en rage

Se retrouva dans les nuages

Ressassant les plaisirs d’antan

De ses trop lointains vingt ans

VIII

Comme un fauve en chaleur

Il anticipait déjà son bonheur

D’abuser sans la moindre gêne

De ces deux fillettes en peine

IX

Il fit bonne provision de viagra

Envisageant comme un malfrat

De faire alors feu de tout bois

Sur ces petits anges aux abois

X

Et tel un suppôt du diable

Cet être plutôt abominable

Fit tant de mal qu’il craqua

Sous le poids de son viagra

                                                      SHM av.