« Les orphelines »
par Serge H. Moise
Monsieur lui dit-elle
Souriante et très belle
Notre maman est morte
On nous a mises à la porte
Ma toute petite sœur et moi
Depuis plus de deux mois
II
Je me dois de la protéger
La nourrir et la soigner
Elle est souvent malade
Et je n’ai pas de pommade
III
J’ai promis à notre mère
Á son heure dernière
Que je ferais le bonheur
De ma tendre petite sœur
IV
Car plus que tout au monde
Je l’aime ma petite Raymonde
Je suis donc prête à tout donner
Pour lui trouver de quoi manger
V
Si vous me trouvez belle
Je ne vous serai point rebelle
Et pour éviter la mendicité
Je vous offre ma virginité
VI
Je ne sais comment m’y prendre
Mais si vous voulez m’apprendre
Je ferai ce qu’il y a de mieux
Pour vous rendre très heureux
VII
La vieille canaille en rage
Se retrouva dans les nuages
Ressassant les plaisirs d’antan
De ses trop lointains vingt ans
VIII
Comme un fauve en chaleur
Il anticipait déjà son bonheur
D’abuser sans la moindre gêne
De ces deux fillettes en peine
IX
Il fit bonne provision de viagra
Envisageant comme un malfrat
De faire alors feu de tout bois
Sur ces petits anges aux abois
X
Et tel un suppôt du diable
Cet être plutôt abominable
Fit tant de mal qu’il craqua
Sous le poids de son viagra
SHM av.