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L’ANALYSE POLITIQUE DÉFICIENTE CHEZ PLUSIEURS DÉMOCRATES

21-10-2018

L’ANALYSE POLITIQUE DÉFICIENTE CHEZ PLUSIEURS DÉMOCRATES

 

Par Michel Frankland

L’analyse politique ressemble au travail du psi auprès de son patient.

Dans les deux cas, il s’agit de dégager les divers traumatismes, mais encore plus d’identifier les courants plus profonds, plus magnétisants, qui tendent puissamment à déterminer les orientations fondamentales.

 

Ainsi, les sondeurs avaient identifié le goût du changement chez les Québécois ; ils n’en avaient pas saisi l’ampleur. J’ai compris que le système de gradation (de 1 à 9) n’avait guère été employé pour marquer le goût du changement. La demande de la motivation principale apportait la réponse « Le changement » ; elle n’en mesurait pas la vigueur.

 

Aux États-Unis, le problème électoral majeur consiste dans le souci identitaire de la majorité blanche. Leur problème identitaire se résume en ceci : Les États-Unis constituaient un pays blanc – avec quelques noirs, surtout dans le Sud, ouvriers dans le coton.

 

Mais, depuis quelques brèves décennies, un flot de Sud-Américains, Mexicains surtout, ont immigré vers le nord. Voilà des gens habités par autre chose, une intensité latine qui ne cadrait pas naturellement avec les Caucasiens – et ils étaient les maitres du trafic de la drogue…

 

Et les Noirs, devenus champions de plusieurs sports, se servaient même du football pour faire la nique au drapeau national. Symbole puissant, pour le mens blanc, de l’érosion de son pouvoir par ses va-nu-pieds ! On se souvient de la manifestation raciste à Charlotteville le 12 août 2017. Les médias en ont montré le caractère intolérant. J’estime cependant qu’une grande proportion des blancs, reconnaissant l’aspect excessif de la manifestation, n’en étaient pas moins partagés intérieurement sur le sujet.

 

Récemment, milieu octobre, on a vu une marée humaine de Guatémaltèques bloquée sur un pont du Mexique. Ils criaient, dans leur anglais approximatif, se diriger vers les États-Unis. « Nous sommes d’honnêtes gens, fuyant un pays d’une violence multiple ! » On ne peut mieux toucher d’une flamme plus ardente le psychisme blanc. La menace ne cesse de s’amplifier. Les films sur la Guerre des singes m’apparaissent un symbole inconscient de la perception blanche de l’invasion de ce vaste territoire blanc que sont les USA, par ses « singes » envahisseurs.

 

CNN présente le problème en confrontant Van Jones, démocrate bien connu et animateur d’une émission à CNN, avec un républicain. Celui-ci se montre raisonnable. Il parle équilibre, juste milieu. « Nous accueillons déjà un million d’immigrants par année. Il faut mesurer jusqu’où il convient d’aller». Van Jones concède quelque peu, mais ajoute immédiatement, en référence aux guatémaltèques, qu’on pourrait en prend 2 millions, 4 millions.

 

Autant on peut trouver Jones sympathique – un homme de cœur, à l’évidence. Autant sa capacité analytique de la politique s’avère déficiente. Car les nombreux télé-spectateurs s’interrogeant pour qui voter à la mi-novembre, viennent vraisemblablement de basculer dans le camp républicain. Voilà, songent-ils, l’idéalisme démocrate ! Ils sont dangereux ! Van Jones n’a pas vu l’effet dévastateur pour un parti qu’il soutient activement.

 

Jésus rappelle : « Soyez bons comme des colombes, mais prudents comme des serpents. »

Dans la deuxième partie de cet article, je donnerai des exemples des mêmes types d’erreurs politiques tels que vécus au Québec.