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LES VÉRITABLES MOTIVATIONS POLITIQUES

04-12-2016

par Michel Frankland

 

Des documents nombreux ont établi la vérité sur les dernières élections américaines. Ils redisent ce que j’avais personnellement perçu au lendemain de la campagne. Bref, il y a, pour l’essentiel, consensus sur des causes déterminantes de la victoire de Trump.

 

En effet, dans mon texte intitulé LA MAITRESSE D’ÉCOLE A MAL FAIT SES DEVOIRS, j’arrive aux mêmes conclusions : l’incapacité démocrate de comprendre l’enjeu : pas le sexisme de Trump, mais le besoin d’emploi. De plus, Trump, en plus de son remarquable charisme, est l’outsider typique qui les vengera de la classe politique, bien nourrie par les apports monétaires considérables que leurs compromissions côté IRS leur ont valus en faveur des grandes entreprises.

 

Mais surtout, il y a plus. Martin Friedman, surtout dans Thank you for being late, de même que Ian Buruma, dans ses nombreuses publications sur le thème de la fin de l’ordre américain, poussent plus loin l’analyse. L’examen plus profond des motivations de l’électeur ont révélé une vérité stupéfiante aux yeux de plusieurs.

 

En effet, l’électeur moyen, ou, selon mon expression déjà employée, Joe Bleau et sa femme, ne vote pas rationnellement, mais émotivement. Car ce que promettait la maitresse d’école, de son surnom Hilary Clinton, était au moins aussi attirant en soi, sinon plus valable, que les propositions de Trump. Mais voilà, Joe Bleau et sa femme se cherchent d’abord un chef. Un être charismatique, Et ce n’est que CONSÉQUEMENT qu’ils se rangent du côté des idées du chef.

 

Rappelons, par comparaison québécoise, qu’environ 53 % sont analphabètes fonctionnels. Une enquête a également établi que pas plus de 14 % des lecteurs peuvent comprendre un éditorial. Un ancien ministre péquiste parmi les figures de proue m’expliquait par courriel sa déconvenue. Il rédige dans un quotidien bien connu un cauchemar où il se voit victime du tout-puissant Amir Khadir trônant sur un Québec qu’il domine maintenant absolument. Le texte est présenté comme un mauvais rêve. Or, à la surprise de cet ancien ministre, il reçoit des lettres d’insultes : ce qu’il dit n’est pas vrai ! Amir Khadir n’est pas à la tête du Québec. Bref, Jos Bleau et sa femme ne comprennent pas grand-chose à ce qu’ils lisent. Et notre Jos Bleau score mieux que son vis-à-vis américain, via les tests périodiques passés en secondaire 1V à travers le monde.

 

En ce sens, chaque fois qu’on a fait passer un test simple, voire simpliste, à la population sur des données politique évidentes (Qui est premier ministre du Québec ? Du Canada ? Quel est le nom de votre député ?), le score moyen est abyssal. Les gens ne savent pas. Les gens s’en fichent. Ils verront bien la gueule du prochain leader. S’il peut conduire un tracteur – entendons : s’il a du charisme – Jos Bleau et sa femme s’ajusteront à ses idées.