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LES VICES DE LA SOCIÉTÉ AMÉRICAINES

24-08-2016

LES VICES DE LA SOCIÉTÉ AMÉRICAINES

 

 par Michel Frankland

Il y a quelques années, 60 minutes rencontrait quelques brillants étudiants qui venaient de terminer leur PhD dans des université de la Ivy League. De jeunes diplômés brillants. Ils avaient sûrement envie, intervint l’interwieur de vivre aux États-Unis. La réponse, empreinte de politesse, fut un non clair. On sentit l’incompréhension sur le visage de l’émission. Subtile, bien sûr. Un homme raffiné, intelligent. N’empêche. Il y a eu sur le visage de ce professionnel de la communication, ce léger nuage devant une réponse inattendue. Et d’autant plus surprenante qu’il s’agissait du meilleur pays au monde…

 

Ce meilleur pays au monde… est aussi le plus arrogant. Ma sœur, alors jeune infirmière, songeait sérieusement à se dévouer en Afrique. Une infirmière américaine donnait justement une conférence à son hôpital sur ce sujet. Ma sœur écoutait avec intérêt la conférencière. Mais les derniers mots de celle-ci anéantit son projet. La conférencière concluait : « Venez travailler avec nous en Afrique. Vous le savez probablement, mais nous, les Américains, sommes les meilleurs. » Bonjour merci, fini pour l’Afrique.

 

Effectivement, je constate chez nos voisins du Sud des qualités remarquables : une énergie débordante, un puissant patriotisme, le sens positif de la vie. Un don remarquable pour l’invention.

 

Mais l’envers de la médaille m’apparait souvent mal perçu. Les Français se sont moqués des Américains demandant du Ketchup avec leur steak. Je n’en ai rien à cirer. Ils mangeront comme ils veulent. Et d’ailleurs, depuis quelques décennies, leur art culinaire s’est considérablement amélioré.

 

Le vice fondamental américain se résume à une boutade qui me vient de mon père. Les Américains, c’est « In God we trust, but all the others pay cash !” Tout tourne autour du fric. Et là où le bât blesse sérieusement, c’est en politique. Ce que nous avons compris au Québec, et que Bernie Sanders n’a cessé de signaler, c’est la contradiction entre le service au peuple et l’acceptation de contribution des entreprises. « Nul ne peut servir deux maitres », rappelle Jésus.

 

Les conséquences néfastes de cette contradiction de fond sont nombreuses. La première, c’est la création d’un cercle douillet chez les politiciens de Washington. Ils en ont plein le poche des subventions industrielles et commerciales – conséquemment trahissant en plusieurs manières les intérêts du peuple. Et le peuple se sent, se sait délaissé. Il est prêt à donner son aval à un chevalier d’industrie comme Donald Trump. Étranger à la tricherie institutionnelle en politique, on espère que son pragmatisme…

 

Mais le règne de Mammon entraine d’autres conséquences également graves. L’industrie de l’armement, dont les profits faramineux accordent des sommes subtancielles aux élus, a besoin de guerres pour écouler son stock. Soit en requérant leur aide pour créer un conflit armé dans une contrée dont le roitelet local a suffisamment de sous – et son adversaire se montre assez coriace, pour provoquer une dépense considérable en armement. Soit alors en lançant les États-Unis dans une guerre contre quelques pays arabes. Ce qui apparaissait clair à l’époque, et l’est encore davantage maintenant, notamment après les publications de la pénétrante Naomi Klein, réside dans la fourberie entre Powell, Bush fils et Cheney pour fabriquer, à l’aide d’informations truquées, des motivations apparemment valables pour attaquer Saddam Hussein. Le saviez-vous ? Dick Cheney s’est constitué une formidable armée, nommée Haliburton, dont il louait les services au gouvernement américain à environ 10 fois le cout de l’armée régulière.

 

Pourtant, les Russes ont averti régulièrement les États-Unis : « Ne vous embarquez-vous pas dans ces marécages des guerres au Moyen-Orient. Vous allez déclencher des conflits qui nuiront à tout l’Occident. »

 

De même que la destruction de Saddam Hussein a créé Daesch, de même l’aide à provoquer la mort de Kadhafi a foutu en l’air la paix en Lybie et couper les Américains de toute intervention diplomatique fructueuse dans ce pays.

 

Vous vous souvenez du triomphant « We got him ! » suite à la capture de Saddam. Tout leur aéropage politique et autres groupes hautement quotientés n’ont rien compris au désastre qu’ils venaient d’engendrer : ils libéraient une armée nombreuse et bien entrainée dont un peuple étranger venait de tuer le chef… Daesch en est éclos !

 

Le deuxième article de cette série montrera d’autres conséquences tragiques de cette approche matérialiste américaine.