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LA NOVLANGUE EST DÉJÀ AVEC NOUS

12-11-2015

LA NOVLANGUE EST DÉJÀ AVEC NOUS

 

 

 

 

 

Par Michel Frankland

1984, de Orwell, vous vous souvenez ? Dans cet univers concentrationnaire, on avait inventé une langue neuve, à l’image de l’inhumanité du système. Une langue vidée de toute émotion vraiment humaine. Une langue propagande, qui nous éloigne de ce qui en nous n’a pas de nom. En ce sens que les mots ne peuvent l’emboiter. L’âme humaine.

 

Mais cette langue est déjà parmi nous. Elle reflète bien la mondialisation des marchés. Ceux-ci font tout en leur pouvoir subtil pour nous dépouiller de tout réflexe personnel. Il en résulterait une capacité d’analyse incompatible avec tout ce qu’on veut nous vendre.

 

Oui, vous avez reconnu la pub. Qu’il s’agisse des sourires béats et combien vides de la famille dans le véhicule annoncé, ou de la dame qui a trouvé la balayeuse porteuse d’un grand bonheur, nous nous trouvons injectés à toutes les quelques minutes télé par une dose de Novlangue.

 

Il s’ensuit des conséquences tragiques pour la quête de sa propre identité et celle de la conscience collective. Le message implicite : l’affirmation que le bonheur se trouve dans cette novlangue, souriante et gentille.

 

Khalil Gibran, dans Le Prophète, rappelle que dans ce genre de prostitution, personnelle ou sociale, «Vous rirez, mais pas tous vos rires, et pleurerez, mais pas toutes vos larmes».