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Pourquoi nos premières nations doivent-elles toujours se battre?

05-08-2015

Pourquoi nos premières nations doivent-elles toujours se battre?

par Jean-Paul Kozminski

 

 

Pourquoi ériger des barrages, des barricades de pneus, de troncs d’arbres, sur des routes de terre, lointaines et porteuses futures de camions chargés des matières premières arrachées du sous-sol des territoires dont la juridiction est volontairement mal définie?

Comme le dit Rodrigue Wapistan à la presse canadienne (Pierre Saint-Arnaud) : ‘ce n’est pas des millions qu’on recherche; c’est le respect de nos droits et de notre site’.

Les Innus demandent le respect de leurs droits et titres ancestraux sur le territoire où est situé le complexe hydroélectrique de la Romaine. Ils estiment qu’Hydro-Québec bafoue l’entente signée en 2008, ce que nie la Société d’État.

La communauté souhaite aussi discuter des contrats de déboisement et des questions de contamination des eaux de la rivière Romaine au mercure.

Les Innus invoquent le non-respect de l’entente Nanemessu-Nutashkuan conclue en 2008. Ils reprochent ainsi à Hydro-Québec d’avoir inondé les bassins 1 et 2 sans les avoir avertis et, surtout, en y laissant la moitié du bois, contrairement à ce que prévoyait l’évaluation environnementale. Ce n’est pas la première fois que les promesses faites ne sont pas tenues. Normal que les représentants des nations soient sur leur garde.

Outre la perte de la récolte, les Innus signalent que cette façon de procéder entraîne de fortes augmentations des taux de mercure dans l’eau, portant atteinte à la faune et, conséquemment, à leurs activités de chasse et de pêche.

Tous les paliers gouvernementaux soulignent l’importance du dialogue pour dénouer les enjeux liés à l’exploitation des ressources situées en territoire autochtone. Trop souvent les ententes ont été contournées ou non respectées.

Il est temps d’enchâsser les droits des premières nations dans des textes légaux; car si elles se fient à la parole donnée par nos dirigeants, elles peuvent être déçues. L’histoire le prouve : regardons les résultats du non-respect des différents traités et du soin apporté à vouloir éradiquer toute culture des premiers habitants de ce continent.

L’espoir de la commission vérité et réconciliation promet-elle un meilleur avenir?