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« Un bel exemple »

02-03-2015

 « Un bel exemple »

par  Serge H. Moïse av.

Montesquieu définissait la démocratie comme étant le régime basé sur la vertu et dans lequel le peuple est sujet et souverain. Tous les citoyens sont égaux et leurs représentants sont choisis à travers des élections libres, honnêtes et crédibles.

Winston Churchill quant à lui, estime que la démocratie est le pire des systèmes de de gouvernement à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire savoir: servage, empire, royauté, présidence de doublure, présidence à vie, présidence imposée dans les républiques de banane par les pays tuteurs, lesquels se débarrassent de leurs pions quand ils n’en ont plus besoin et décernent des décorations à leurs pantins, faisant le bonheur de ces derniers qui ignorent royalement les conditions infra humaines dans lesquelles croupissent leurs populations.

Nonobstant ce qui précède, il y a heureusement quelques coins sur terre où les choses ne se passent pas aussi mal et qui laissent espérer un certain mieux-être pour l’avenir. plus ou moins prévisible.

La belle province dont la superbe révolution tranquille n’est pas assez expliquée ni à l’école ni ailleurs s’inscrit en lettres d’or dans ce contexte s’il n’y a pas de dérapage majeur dans les années à venir.

Après neuf années consécutives « 2003-2012 » de pouvoir, suite au soulèvement massif des étudiants agrémenté du fameux carré rouge, le parti libéral a dû déclencher les élections qui ont porté au pouvoir le parti québécois, formant un gouvernement minoritaire avec tout ce que cela comporte comme restriction de la liberté d’actions, au grand dam des indépendantistes, en particulier les purs et durs dénommés avec un certain humour: les caribous.

Au bout de dix-huit mois de valses hésitations, face à une opposition farouche, le gouvernement minoritaire croyant avoir le vent en poupe a décidé de tenter sa chance auprès des électeurs dans l’espoir d’obtenir une majorité au parlement. Mal lui en prit et il essuya une cuisante défaite au profit du parti libéral qui l’emporta à soixante douze (72%) pour cent du suffrage.

Un gouvernement majoritaire qui promet de s’occuper des « vraies affaires », c’est à dire le développement économique et la création de deux cent cinquante mille emplois au cours de son mandat.

Mais comme dit le vieil adage, l’homme aux abords du pouvoir n’est pas l’homme au pouvoir. Les promesses électorales ne se concrétisent pas comme par miracle. Hélas la réalité du pouvoir n’a souvent rien à voir avec les rêves électoralistes.

Dès son avènement au pouvoir, le nouveau gouvernement s’est astreint à une minutieuse analyse de l’état des finances de la belle province pour découvrir à sa grande déconvenue que cela ne sentait pas les roses. Face à un tel constat, pour le moins inquiétant, Il lui faut faire preuve d’imagination créative, prendre les mesures nécessaires afin d’équilibrer le budget en s’attaquant de front au déficit avant qu’il ne dégénère outre mesure.

Une commission de révision des dépenses du gouvernement est mise en place, ses recommandations ne plaisent pas à tout le monde et pour cause. Les groupes d’intérêts qui s’estiment lésés ne se le tiennent pas pour dit et manifestent leur opposition de manière claire et nette. Certaines négociations entamées n’ont pas eu les résultats escomptés. Qui plus est, il se répète qu’il y a eu une perte de (82.000.00) quatre-vingt deux mille emplois permanents. Scandale dans la famille!

Les partis de l’opposition n’y vont pas de main morte à l’assemblée nationale où à l’occasion, certaines paroles dépassent la pensée de leurs auteurs, ce qui donne droit à des rétractations dans le sens de la bienséance et de l’éthique parlementaire.

Des manifestations populaires réunissant des dizaines de milliers de contestataires sont organisées dans les rues de différentes villes, le tout sans trop d’écarts ou de dérapages, certains d’entre eux sont même masqués avec des pancartes et des slogans qui font preuve d’une certaine originalité.

Entre temps, le PQ défait aux dernières élections est en pleine restructuration avec en plus, une course à la chefferie mettant en lice six prestigieux candidats: Monsieur Jean-François Lysée, Mme Martine Ouellette, Mme Véronique Hivon, Monsieur Bernard Drainville, Me Alexandre Cloutier et enfin Monsieur Pierre Karl Péladeau. Ce dernier semble avoir le vent en poupe au grand dam des autres partis. Et le tout évolue avec intelligence et élégance au sein du parti.

Nous aurions mauvaise grâce à ne pas rendre un hommage bien mérité à deux grandes dames parmi d’autres: Madame Pauline Marois ex-première ministre dont le parcours, aussi bien dans sa vie privée que politique a su se révéler un modèle pour les femmes en général et les Québécoises en particulier.

Et Madame Françoise David, cheffe émérite du parti Québec Solidaire. elle aussi un grand modèle dont la mémoire sera vénérée par la postérité, au même titre que la grande Lise Payette, Jeannette Bertrand pour ne citer que celles-là.

Le dialogue se poursuit, le PC, la CAQ, Québec Solidaire ne font pas de cadeau au PLQ qui s’évertue jour après jour à justifier ses prises de position, rejetant vigoureusement le qualificatif d’austérité accolé à sa démarche en espérant renverser la vapeur avant qu’il ne soit trop tard et éviter des dérapages à l’instar de ce qui se passe ailleurs ou à la rigueur, une contestation qui irait jusqu’à la désobéissance civile, ce qui ne serait pas souhaitable.

En dépit de tout ce qui précède, la vie continue avec les hauts et les bas inhérents à la quotidienneté et force est de reconnaître que contrairement à ce qui se passe à Ferguson City, à New York, en Ukraine, en Libye, au Nigeria, au Mexique ou en Haïti, le Québec offre un bel exemple de démocratie participative.