Les autorités vietnamiennes accusées de mauvais traitement envers des militants emprisonnés
Par Joshua Lipes
Au moins huit des 14 militants vietnamiens condamnés en janvier pour complot visant à renverser le gouvernement ont été soumis à de mauvais traitements en prison, a accusé mercredi un groupe d’opposition alors qu’un autre blogueur était emprisonné pour « propagande contre l’état ».
Les huit, dont le procès en appel est prévu pour la semaine prochaine devant le tribunal de Vinh, province du Nghe An, font face à divers abus et privations, notamment à des passages à tabac et à la confiscation de leurs médicaments, a déclaré le groupe d’opposition Viet Tan dans un communiqué.
Ils font partie d’un groupe de catholiques, d’étudiants et de blogueurs condamnés en vertu de l’Article 79 du Code pénal pour leur appartenance à Viet Tan, un groupe basé aux États-Unis interdit et considéré au Vietnam comme une organisation terroriste.
Treize d’entre eux ont été condamnés à des peines de 3 à 13 ans d’emprisonnement au centre de détention de Nghi Kim à Vinh, assorties de 2 à 5 ans de résidence surveillée. Un autre a été condamné à la liberté surveillée.
Selon les avocats, qui ont maintenant rencontré leurs clients respectifs, les huit accusés, dont le procès en appel aura lieu le 24 avril, ont été soumis à de mauvais traitement en prison, indique Viet Tan.
Il s’agit de : Ho Duc Hoa, Thai Van Dung, Paulus Le Son, Nguyen Xuan Anh, Tran Minh Nhat, Nguyen Dinh Cuong, Ho Van Oanh et Nguyen Van Duyet.
« Les avocats ont rapporté que Paulus Le Son, Tran Minh Nhat, Nguyen Dinh Cuong et Ho Van Oanh sont détenus dans des cellules sans électricité (les pièces sont surtout sombre à la nuit tombée) », dit-il.
« On leur donne seulement d’infimes rations d’eau et de nourriture, et parfois la nourriture qu’on leur donne est pourrie ».
Médicaments confisqués
Viet Tan a déclaré que les médicaments de Paulus Le Son, un blogueur catholique de 28 ans, lui avaient été confisqués et qu’il ne pouvait lire aucun journal, livre ou document écrit.
« Seule une Bible lui a été consentie mais après trois jours de grève de la faim » a indiqué le groupe, ajoutant que Ho Van Oanh « n’a pas été autorisé à soumettre de demande écrite pour une Bible ».
On apprend aussi que Paulus Le Son vient d’être informé que sa mère est décédée alors qu’il était en prison et qu’il avait demandé de porter des vêtements de deuil lors de son procès en appel.
Tran Minh Nhat aurait été passé à tabac il y a deux mois par un fonctionnaire de la prison parce qu’il chantait dans sa cellule, dit Viet Tan.
Un autre des 14 prisonniers condamnés en janvier, Dang Xuan Dieu, avait soumis une requête réclamant aussi bien une nouvelle instruction qu’un nouveau procès, soutenant que l’acte d’accusation n’était pas valable car les informations étaient montées de toutes pièces.
Viet Tan indique cependant que sa requête a été rejetée et qu’on ne lui avait pas permis de se joindre au procès en appel des huit autres.
« Personne n’a pu lui rendre visite depuis son procès. Ni son avocat ni sa famille. Donc, personne n’a pu lui dire comment faire appel ».