« L’épée de Damoclès plane encore une fois sur nos têtes ».
                 Par Christian Martin         Â
Eh oui ! les sentiments et l’histoire semblent vouloir avoir le dessus sur la raison. Je suis depuis plus de 30 ans néo-Québécois, fier de l’être et fier de mon appartenance à la Francophonie. J’ai été impressionné à mon arrivée au Québec par l’accueil, et la volonté de tous, de se battre pour maintenir la langue française dans le vaste océan de l’anglais. Je tire mon chapeau à tous les Québécois pour cette volonté permanente et ce succès de la loi 101. Vous avez mon admiration !
Toutes fois l’histoire n’est pas seulement faite de sentiments ou de nostalgie d’un passé glorieux. Il y a les défaites qui ont créé de nouvelles frontières. La carte mondiale a été modifiée en fonction des conflits et de la mouvance des peuples. A cela maintenant vient s’ajouter la globalisation des marchés, le marché commun, les crises financières et sans oublier les moyens de communication aux mains de journalistes qui ne se contentent pas de citer l’ actualité mais plutôt d’interpréter à leur gré les faits. Pourquoi tiennent-ils tant à analyser les faits ? Sommes nous ignares au point de ne pas être capables de nous faire une opinion quand il s’agit de voter par exemple ?  Ils interprètent, conditionnent adroitement l’actualité selon leur vision propre. Rares sont ceux qui compilent les données avec rigueur. Tout est scoop, ou axé sur le « comment choquer » l’auditeur ou encore comment « l’accrocher» par des titres amplifiés ou disproportionnés.
Lors des débats télévisés Monsieur Legault et le premier ministre Jean Charest ont tous deux posé à Madame Marois une question très simple à propos du référendum « Ferez vous un référendum si vous êtes élue et le ferez vous immédiatement après votre élection ?» . Madame Marois est restée évasive dans sa réponse indiquant seulement qu’elle fera le référendum en temps et lieu. Là encore, l’épée de l’incertitude et la menace d’instabilité refont surface.
M Legault disait « nous en avons assez des chicanes de 40 ans , ce que nous voulons, c’est relancer le Québec et le mettre sur les bons rails ».  Voilà un homme conscient des nouvelles perspectives mondiales et qui je le pense, veut que le Québec ne soit plus cantonné dans la revanche des plaines d’Abraham ou dans le recensement d’incidents malheureux datant de l’époque coloniale. Aujourd’hui nous devons être réalistes. Le monde dans lequel nous vivons a complètement changé et nous nous devons de réagir en fonction non pas des sentiments (car ceux-ci ne nous font pas vivre) mais plutôt de la raison qui fonde ses bases sur le politico social économique. Jean Charest, confirme que le 04 septembre 2012, les électeurs devront choisir entre l’instabilité ou le choix économique et d’emploi pour une stabilité du développement du Québec dans le respect de tous les Québécois.
Ces deux politiciens semblent se rejoindre quant à la perspective référendaire.  De mon côté je partage l’opinion de ces deux candidats et je voudrais à mon tour vous confirmer que l’incertitude d’une politique comme celle de Madame Marois ne peut qu’engendrer un gel des investissements étrangers et par surcroît une fuite des capitaux locaux. Certains politiciens vous diraient que mes propos sont ceux des politiciens traditionnels voulant stopper la marche vers l’indépendance. Veuillez noter qu’en ce qui me concerne je privilégie l’économie et nom les sentiments revanchards.
Permettez moi de faire les rappels suivants :
1)   L’indépendance de QUOI?
a)   des Anglophones ? Je comprends que la culture québécoise et la langue française fait face à un challenge pour perdurer dans le contexte anglophone nord-américain.  Cependant  Madame Marois semble avoir oublié que plus de 84 % de nos exportations vont vers les États-Unis. Allons-nous donc transiger en Français avec les États Unis  ou encore transiger avec le Moyen Orient, l’Inde  et la Chine en français avec ces pays qui sont courtisés par l’Europe? Il nous faut être aujourd’hui conscients des réalités économiques.  L’attitude passéiste est de mauvaise augure pour le futur du Québec.
b)   Etes-vous consciente, Madame Marois, si oui, cela expliquerait votre indécision et vos balbutiements dès que l’on parle d’indépendance, que les bas de laine des québécois, actuellement placés à terme en dollars Canadiens, seront, en cas d’indépendance, convertis en Dollars Québécois. A quel taux je vous le demande? Quand aurez-vous le courage de le dire à nos concitoyens? La valeur du dollar canadien est actuellement basé sur l’économie canadienne. Sur quoi serait basée la parité du futur dollar québécois ? Sur l’économie québécoise seule ? Le Québécois n’est pas dupe des cachoteries au sujet de l’indépendance, ce qui expliquerait le résultat des divers référendums qui ont eu lieu.
c)   Voulez-vous vous approprier du dollar canadien tout comme votre parti s’est approprié du drapeau québécois comme s’il en  était  l’unique propriétaire ? Il serait difficile de vouloir être indépendant et de garder le dollar canadien.
d)   Quand vous prétendez rapatrier d’Ottawa 50 milliards de dollars, quel montant cela représentera-t-il en « dollars québécois » ? La question qui se pose aujourd’hui Madame Marois n’est pas de savoir si le Québec indépendant sera viable ou non. Il s’agit plutôt de savoir quelle sera la place du Québec dans le contexte mondial et quelle serait notre force dans le commerce mondial. Nous faisons parti du G8, quels sera notre pouvoir face aux autres grandes puissances ?
2)   Ne sommes-nous pas déjà souverains ?
e)   Le Québec a son drapeau, illustrant son histoire et la fierté nationale
f)     Nous avons un gouvernement purement québécois et une structure de gestion entièrement québécoise et notre Premier Ministre est québécois
g)   L’éducation et la santé sont administrés par le Québec
h)   La police municipale et la sûreté du Québec sont assurés par le Québec
i)     Nous avons des délégués qui représentent le Québec dans bien des pays à l’étranger.
j)     Les impôts sont levés au Québec, une distinction réelle par rapport aux autres provinces
k)   En matière d’immigration, nous possédons aussi un partage décisionnel avec Ottawa, là encore un privilège par rapport aux autres provinces.
l)     Le Québec n’a t-il pas obtenu un siège à l’intérieur de la délégation canadienne à l’UNESCO Depuis, un privilège du Québec que vous dénigrez en le désignant comme le « strapontin ». Serait-ce par dépit ?
m) Et enfin, la confirmation du Québec par Ottawa comme Nation Québécoise.
En citant tous ces éléments nous pouvons dire que le Québec est autonome. Vérifiez le mot autonome Madame il s’agit en fait de la gestion de son indépendance.
Il vous reste « quoi » Madame Marois pour constituer un état indépendant Québécois, le dollar québécois et l’armée québécoise ?
De Gaulle disait « être indépendant s’est être dépendant des autres ».  Voulez vous en conclusion faire garantir le dollar québécois par les États-Unis ou la France, en somme nous vendre à l’un ou l’autre de ces pays ?
Je suis vraiment désappointé par votre parti. Pourtant certains de vos députés sont de haut calibre mais il est regrettable que l’indépendance soit devenue pour eux une obsession.
Je suis un internaute attentif qui souhaite modestement mettre les points sur les (i)