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« HON ! PAUVRES CHEVREUILS! »

10-11-2023

« HON ! PAUVRES CHEVREUILS! »

par Michel Frankland

J’ai vécu ma jeunesse dans deux villages. Dans le nord de l’Ontario, Gogama – dans le temps, environ 650 habitants et un certain nombre de familles indiennes. Willie Rice avait tué 14 outardes avec deux coups de 12. C’était normal. De la bonne nourriture. L’autre, c’était Sept-Îles, du temps qu’il y avait trois rangs, et autant de Montagnais que de blancs. À ces deux localités, J’ai mangé de la viande d’orignal, de chevreuil et de castor.

 

Dans ces deux localités, nous étions fort éloignés de la sensiblerie contemporaine en pamoison devant les animaux. Des périodes étaient fixées pour la chasse, mais tu mangeais ce que tu tuais dans les périodes permises. En fait, la loi est sensiblement la même qu’aujourd’hui – un peu plus sévère quant au nombre d’animaux tués.

 

Le changement majeur provient de cette sensiblerie qui sévit. On a troqué le bon sens que procure le contact abondant avec la nature. On est séduit  par un attachement maladif aux animaux de la nature. Sur la rive sud, des chevreuils ravagent des champs de labour. On ne sait plus quoi faire ! Va-t-on les déplacer dans le bois ? Après quelques mois, on a même suggéré d’en tuer les plus visiblement ravageurs.

 

Les localités de mon enfance auraient été éberluées d’autant de complication. Surtout  que le plus grand nombre se demande comment survivre avec les prix des aliments en ascension constante. Tu as de la viande fraiche dans les champs, et tu préfères ton attitude fardée aux émissions sensiblardes que de nourrir tes enfants d’une nourriture saine, alors que ton porte-monnaie ne te permet qu’une bouffe de moindre qualité !

 

J’espère un retour au bon sens. Est-ce trop demander d’une société accro à l’univers télévisuel ?