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EH SI NOUS AVIONS TOUT FAUX DÈS LE DÉPART

17-08-2020

EH SI NOUS AVIONS TOUT FAUX DÈS LE DÉPART

par Dr Robert ZAMORE

La Covid-19 restera un des faits marquants de l’histoire sanitaire, sociale et économique. Mais se sera également une démonstration du manque de coordination des différents États face à péril commun. Pourtant à regarder de près, nous sommes en présence d’un virus dont la morbidité peut être qualifiée de faible.

 

Nous faisons partie de la génération qui a connu la syphilis, la tuberculose, la lèpre, les épidémies de typhoïde, de rougeole, de varicelle. Nous avons échappé de peu à la variole et au choléra. La peste reste un souvenir livresque. Nous avons également connu les ravages des staphylocoques, streptocoques, au niveau du coeur, des reins et de la peau. Mais à aucun moment nous avons vécu une situation telle que celle que nous vivons actuellement. Nous avons soigné une multitude de patients, sans masques ni gel désinfectant. Nous ne connaissions pas les gestes barrière, la distanciation, le mouchage dans les coudes et encore moins le confinement des sujets non malades. Nos déplacements n’étaient pas limités. Pourtant nous ne sommes pas tous décédés du fait de ces affections dangereuses. C’est à croire que l’homme moderne est devenu plus fragile et plus vulnérable face aux virus et bactéries.

 

Que c’est-il passé, pour que nous soyons dans cette situation de catastrophes économiques, sanitaires et sociales après l’attaque d’un virus qui, à regarder de près est plus proche d’un saprophyte que d’un agent morbide.

 

Dès le départ nous avions tout faux. Sans rentrer dans les détails de l’apparition du virus, nous devons reconnaître que le début de l’épidémie reste encore flou après plusieurs mois. Il y a fort à parier que l’épidémie a circulé d’abord en mode asymptomatique avant de se manifester par les signes pulmonaires qui devaient contribuer à sa déclaration. Ce schéma nous devions le retrouver dans l’épisode des porte avions français et américains et des bateaux de croisières.

 

Au départ nous pensions avoir affaire à un virus morbide à tropisme pulmonaire. Alors qu’il s’agissait d’un virus peu virulent pour la majorité d’entre nous mais qui déclenchait dans des conditions particulières, chez certains sujets des réactions immunitaires généralisées, responsables de la gravité de l’affection. L’orientation prise à ce moment pour la prévention et le traitement allait déterminer toute la stratégie pour les mois à venir. L’objectif essentiel devenait d’arrêter l’évolution du virus par tous les moyens possibles. Autant stopper un tsunami avec des sacs de sable.

 

Les résultats obtenus en Chine, laissaient supposer que le confinement allait permettre un contrôle de l’épidémie. De là à envisager un confinement intégral , selon le principe qui peut le plus peut le moins, il n’y eut qu’un pas. Nous voilà, pour la première fois au monde embarqué pour plusieurs mois dans la situation d’arrêt de toute l’économie, avec l’espoir de stopper l’évolution du virus. Les Chinois avaient confiné une province mais pas tout leur pays. Détail d’une importance capitale. Tout le monde, à tour de rôle, s’embarquait dans ce dédale du confinement. Pour compléter la méthode il fut décidé de faire des recherches de virus en prévention, c’est à dire chez des personne ne présentant aucun signe d’affection. Encore une nouveauté. Jusqu’ici la recherche de germe, de virus ou d’anticorps était destinée à compléter un diagnostic et non à alimenter des statistiques dont l’utilité est douteuse. Ceci d’autant plus que la validité du test dépasse à peine une semaine et que sa fiabilité n’est ps garantie.

Dans un tel contexte le déconfinement allait se révéler porteur de surprises pour ceux qui y voyaient un moyen de stopper la Covid-19. Il était tout à fait logique de s’attendre à un rebond de l’épidémie au moment où les activités reprendront. Nous avons simplement transformer une épidémie de quatre mois en une épidémie de huit mois.

 

Nous ne croyons pas à la pérennité du virus, d’autant plus qu’il s’agit d’un saprophyte pour la majorité d’entre nous. Les mesures de restrictions ont retardé la mise en place de l’immunité collective, seule véritablement efficace en dehors de la vaccination bien adaptée pour mettre fin à l’épidémie. Nous ne savons pas pourquoi furent interdits les rassemblements de plus de cinq mille personnes dans des stades pouvant en contenir plus de cinquante mille. Nous ne voyons pas au nom de quel logique les rassemblements en pleine nature soient interdits. À ce sujet nous aimerions que soit diffusées les conclusions de l’épidémie dans le porte avions français à défaut des américains. Ceci permettrait d’avoir une idée de la morbidité du virus et du rôle de la condition physique en la circonstance.

 

Les mesures qui sont prises actuellement, traduisent la crainte injustifiée de ce qui est appelé la deuxième vague, alors qu’il s’agit de la suite du confinement. Généraliser le port des masques dans les rues n’est pas dans ce cas d’espèce une mesure adaptée à la situation. Il faut , au contraire, laisser circuler le virus en prenant la précaution de protéger ceux que l’on juge vulnérables. Ce virus est bien moins un exterminateur qu’un régulateur de notre système évolutif.

 

Nous avons tendance à oublier que nous sommes le résultat d’une évolution qui se fait depuis des millénaires. Ce phénomène d’adaptation en symbiose avec des bactéries, des virus et des levures, contribue à l’édification de notre système immunitaire. Tout ceci s’effectuait en dehors des actions humaines. Mais depuis quelques temps, les progrès de la science permettent à l’homme d’intervenir et parfois de modifier certains paramètres. Il en est ainsi de l’espérance de vie. Nous assistons ainsi à un remodelage de la population avec un pourcentage plus important de personnes âgées. La protection immunitaire se trouve modifiée. Ceci peut être une explication au caractère discriminatoire de certains virus.