Montréal

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Le temps des vieux ringards et des chasses gardées

16-01-2013

 

Le temps des vieux ringards et des chasses gardées.

        La Chronique d’Éric E.G. NOGARD.                  

 

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« Hier on travaillait dans l’espoir d’un peu de revenu et on pouvait s’en faire.

 

De nos jours, tout passe pour être donné, mais seul le Diable y gagne ».

 

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Ceci n’est pas pour rire.

 

Il fut un temps où nul n’avait de dettes, chacun faisant selon ses moyens et tous on convenait que ce n’était pas une bonne chose que de P… plus haut que son C…

 

Il faut avouer qu’en ce temps là, un petit Crédit pouvait se demander, qui auprès du banquier pour compléter le prix de sa maison, qui auprès de l’épicier, pour joindre les deux bouts de la semaine.

 

Faut-il rappeler que le chômage n’existait pas, chacun sans tra-la-la, pouvant trouver quelque chose à faire pour quelqu’un.

 

Tout se faisait de gré-à-gré, sur la base de la parole donnée.

 

Sans compter tout ce qu’on pouvait faire, pour se tirer d’affaire, selon que l’on soit fille ou garçon.

 

Tout ce qu’on savait faire ou ne pas faire, de part l’éducation reçue à la maison, l’instruction reçue à l’école, la Foi prenant sa part à cette Formation.

 

 

Certes rien n’était, ni achevé ni parfait, le Créateur lui-même ayant mis un bout de temps pour réaliser sa création.

 

Cependant on avait sa boussole, ses armes et ses atouts.

 

  • La fille savait tenir ou la plume, ou l’aiguille, ou le pinceau pour faire face aux vaches maigres.

 

  • Le garçon pouvait au moins ramener une écrevisse, un poisson, une goyave à la maison.

 

  • Même si la maison était de chaume et de terre battue, même si on était pauvre à en pleurer parfois, on avait son chez-soi, on y était le maître.

 

On avait son petit pot pour y mettre l’épargne qu’on avait toujours.

 

On avait son petit Crédit qu’on réglait « recta », c’était un point d’honneur et on y faisait face.

 

 

Hélas, que les choses ont changé.

 

Avant d’en faire le rêve, on a tout ce qu’on veut.

 

Avant qu’on en ait joui, il est fini le songe, on est sur le trottoir.

 

Ce qu’apporte le Crédit à tout va, la dette vous le reprend, tout comme le réveil vous fait sortir du rêve… Hop !

 

 

Mis à part le trottoir, tout est chasse gardée ou en passe de l’être : la goyave, l’écrevisse, le poisson, le boulot… et jusqu’à la poubelle et le coin de trottoir.

 

Il est vrai que pour nous consoler, il ne nous fait pas défaut les donneurs de leçons qui, eux dorment tranquilles sur l’oreiller que sont pour eux filons et subventions, ce qui, on a beau dire, est d’un autre profit que tous ces vieux ringards que sont l’Éducation, l’Instruction et la Foi.

 

Remarque : Nos chroniques expriment l’opinion de « Martinique Province Française », un Mouvement Français dont la consistance se confirme de jour en jour.