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24 avril 2012, commémoration du génocide arménien

01-05-2012

24 avril 2012, commémoration du génocide arménien

Par Yves Alavo               

A Marseille, le candidat socialiste a rendu hommage aux victimes des massacres de 1915, il y a donc 97 ans que les massacres ont eu lieu. Une brève halte dont aucun journaliste n’avait été prévenu. Sur la route qui le conduit de l’aéroport au Vieux-Port à Marseille, mercredi 14 mars, François Hollande a tenu à faire un court arrêt qui ne figurait pas dans l’agenda publié par son service de presse. Le lieu : la cathédrale arménienne du quartier du Prado et, plus exactement, la stèle située juste devant en mémoire aux victimes du génocide de 1915.

 

Le candidat socialiste s’intéresse de très près à l’Arménie. Pas seulement par fidélité à l’histoire du PS, dont le fondateur, Jean Jaurès, avait défendu la « cause arménienne ». Pas seulement par calcul électoral, même si le vote des quelque 500 000 Français d’origine arménienne ne peut lui être indifférent.

 

Car François Hollande compte, dans son entourage, des hommes très engagés dans la défense de cette cause. Comme Mourad Papazian, coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), qui l’a beaucoup conseillé ces dernières années sur les questions de communication. Ou Jules Boyadjian, son assistant parlementaire, qui reconnaît ouvertement son engagement sur cette question.

 

Personnellement à la manÅ“uvre, du temps où il était premier secrétaire, pour faire adopter la proposition de loi qui aboutit, en 2001, à la reconnaissance par la France du génocide arménien, François Hollande est convaincu qu’il faut aller plus loin. En décembre 2011, s’il a critiqué la volonté de Nicolas Sarkozy de faire adopter, avant la présidentielle, une loi pénalisant la négation du génocide, cette critique n’était que de pure forme, lui-même ayant tout fait, en 2006, pour que le groupe socialiste à l’Assemblée dépose une proposition de loi.

 

Le fait que le Conseil constitutionnel, le 28 février, ait censuré la loi adoptée quelques jours plus tôt visant à pénaliser la négation des génocides n’a rien changé à sa détermination. S’il est élu, François Hollande fera déposer un projet de loi allant dans ce sens, et ce, « en début de mandat », comme il l’a répété lundi 12 mars 2012 lors d’une rencontre organisée dans son QG de campagne avec représentants du CCAF.

 

C’est lors de cette réunion que le candidat PS a décidé d’intégrer à son agenda cette halte devant la stèle rappelant « la mémoire des 1 500 000 Arméniens victimes du génocide ordonné par les dirigeants turcs de 1915 ». Pour être sûrs de le faire venir, les représentants de la communauté arménienne avaient tout prévu : une photo de François Mitterrand déposant une gerbe de fleurs en ce même lieu quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 1981. La réponse de M. Hollande ne s’est pas fait attendre : « Il faut croire que cela lui avait porté chance. Alors, raison de plus pour que je vienne ! »

 

Dans trois ans, ce sera le centenaire de ce génocide cruel.  Une déclaration ou alors une proclamation des Nations unies pourrait souligner cette tache qui assombrit la conscience de l’humanité entière et met en relief la nécessité que toutes et tous nous avons de continuer à faire connaître la vérité et à prévenir la répétition de telles horreurs, comme ce fut le cas, il y a dix-huit ans dans la région des Grands lacs africains, au Rwanda.  Auparavant, plusieurs tentatives et des massacres ciblés et sauvages, contre les Croates et les Bosniaques, dans les Balkans, ainsi que tant de manœuvres d’épuration ethnique, au Congo ex-Kinshasa, au Soudan où le peuple du Sud est victime d’anéantissement via une guerre civile qui dure depuis plus de trois décennies, tous ces crimes contre l’humanité, demeurent impunis.