Montréal

Nouvelles

La convergence des continents

26-02-2010

Par Yves Alavo

La Convergence des Continents Catherine Potter and Company

 

Parfois, les connaissances géologiques et les découvertes archéologiques disent les subtilités de la musique et préfigurent, d’une certaine manière, l’aboutissement du métissage spirituel.  En observant comment le segment NW himalayen (Kohistan-Ladakh et Karakorum, NE Pakistan, et NW Inde) est une zone appropriée pour étudier les étapes de la convergence de deux continents (Inde et Asie), en contexte océanique puis continental sur 110 Millions d’années.

 

Pour la convergence entre l’Inde et l’Afrique, nous sommes en arts et culture, la musique nous convie au festin du donner et de recevoir.  Un projet réalisé par Catherine Potter en complicité avec Zal Idrissa Sissokho,  kora / Martine Koutnouyan aka VJ Liberty / Joseph Lefèvre aka VJ jocool et bien sûr ses musiciens : – Duniya Project : Catherine Potter : bansuri, composition et direction artistique / Subir Dev : tabla / Thom Gossage : batterie, kalimba / Jean-Marc Hébert : guitare / Nicolas Caloia : contrebasse.  Une armada de sons précieux, de talents remarquables et de virtuosité partagée qui a sonné, fait vibrer le Montréal Arts Interculturels MAI en images, vidéos et son d’instruments modernes, anciens les flûtes et la Kora.

 

Une approche pluridisciplinaire (géologie structurale, pétro-géochimie, thermo-barométrie, géochronologie) a été utilisée.  La virtuose du bansuri et compositrice Catherine Potter et sa formation, Duniya Project, entourés d’invités exceptionnels, ont fait escale au MAI (Montréal, arts interculturels) pour présenter en première mondiale leur nouvelle création, La Convergence des Continents Il s’agit d’un spectacle des Productions Shadaj.

 

Avec La Convergence des Continents, Catherine Potter – Duniya Project,  ensemble « world » qui métisse une musique sans frontières et résolument contemporaine, et leurs prestigieux invités, nous ont fait vivre un spectacle au confluent de plusieurs cultures musicales et d’univers reflétés par les projections vidéos, tonalités poétiques, mesures et rythmes qui ont souvent contrastés et parfois concordés avec aisance.  Nous avons suivi le cours des grands fleuves des pratiques professionnelles ancestrales et de coups de génie créatifs mis au monde par Catherine Potter.

 

Les cinq musiciens poursuivent leur exploration musicale grâce à ce projet novateur et une nouvelle direction qui s’inscrit dans la rencontre entre la musique classique de l’Inde du Nord, la musique mandingue de l’Afrique de l’Ouest, le jazz et la création spontanée.  Pour ce faire, ils s’entourent du réputé montréalais d’origine sénégalaise, Zal Idrissa Sissokho, un artiste de la kora, harpe africaine à 21 cordes, qui n’a plus de secrets pour ce professionnel dont le jeu, la sensibilité, le phrasé mélodique témoignent avec force qu’il est doué d’une grande poésie.

 

Le spectacle trouve une dimension aérienne, subtile et envoûtante avec les images, les rappels, le contenu historique, la couverture artistique et les messages oniriques et sensuels de continents vidéographiques en action sur fond de scène tout au long de la prestation, un rêve qui porte unis, public et artistes, sur un tapis vivant.  Cette performance est le fait des deux incontournables VJs montréalais, Liberty et jocool, maîtres sorciers et magiciens de cette dynamique visuelle en directe.

Construit à partir d’un vocabulaire original issu de styles traditionnels et contemporains, le jeu sonore complexe et actuel créé par Catherine Potter et ses complices met en évidence toute la beauté des ragas indiens, tantôt mêlés, tantôt juxtaposés à la richesse harmonique de la kora mandingue d’Afrique et aux grooves indiens et africains.  Ces compositions originales sont enluminées en direct par les couleurs, les ombres et les éléments interactifs des vidéastes qui proposent une expérience multidisciplinaire encore plus intense.  Un spectacle qui nous emporte sur un rivage où la diversité des pratiques se conjugue dans un souci d’altérité et de partage.

 

Une telle création, une réalisation de cette ampleur, originale mise en conjugaison de sons, de mots, de rythmes, de silences, et de séquences issues des cultures de l’Inde du Nord et de l’Afrique occidentale; mérite totalement une suite de nouvelles productions sur les scènes métropolitaines et internationales.  Indispensable, pour La convergence des continents de partir en tournée à la rencontre des publics partout, concert sublime qui allie audace, lumière, sonorités polyphoniques au tonus inédit, À vivre, à ne pas manquer !

 

Yves ALAVO

 

 

 

 

À propos de l’artiste Catherine Potter

 

Catherine Potter est formée au bansuri (flûte de bambou indienne) auprès du célèbre Pandit Hariprasad Chaurasia en Inde. Elle détient une maîtrise en ethnomusicologie de l’Université de Montréal et un baccalauréat en jazz de l’Université Concordia. Plusieurs fois boursière du Conseil des Arts et des Lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada, elle a remporté le prix Jon Higgins en 1999. Elle a collaboré avec de nombreux artistes ici et en Inde – Boubacar Diabaté – dont la rencontre il y a 20 ans est l’une des sources d’inspiration de ce projet –, Simon Shaheen, Ramasutra, Ganesh Anandan, etc. Avec sa formation Duniya Project, qu’elle a fondée en 2002, elle connaît le succès en Amérique, en Europe et en Inde. Elle a deux albums à son actif et prépare actuellement le troisième.

www.catherinepotter.net

www.jocool.com

 

Invités : Zal Idrissa Sissokho, VJ Liberty et VJ jocool

Sur scène :

Catherine Potter – Duniya Project : Catherine Potter : bansuri, composition et direction artistique / Subir Dev : tabla / Thom Gossage : batterie, kalimba / Jean-Marc Hébert : guitare / Nicolas Caloia : contrebasse / Invités : Zal Idrissa Sissokho : kora / Martine Koutnouyan aka VJ Liberty / Joseph Lefèvre aka VJ jocool.