Montréal

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Des Mots on ne peut plus Incongrus.

04-10-2011

Des Mots on ne peut plus Incongrus.

Par Eric E.G. NOGARD              

 

Incongrus, donc Inconvenants, contraires aux usages voire choquants et Vexatoires, ces Mots là ne le seraient-ils pas, ces mots dont nos médias se font les Colporteurs Redoutables :

« L’Etat ne nous en donne pas les moyens » !

 

 

Sortant de la Bouche d’une « Nasyon » autonome, indépendante et souveraine, ces mots sont-ils convenables, ces mots ne seraient-ils pas de nature à heurter assez pour donner la nausée.

 

Se sentir Autonome, n’est-ce pas se sentir les moyens.

Être Indépendant, n’est-ce pas se donner les moyens.

Avoir la Souveraineté, n’est-ce pas Avoir la Plénitude des Moyens.

 

Et si nous cherchions à voir par l’autre bout de la lorgnette :

 

Vivre du Tabac, donc d’un Poison Public, et trouver Pénalisant de devoir contribuer au Bien des Populations en appliquant une Mesure tendant à en Modérer la Consommation ;

 

Se montrer Réticent à l’Egard d’une Mesure si éminemment de Salubrité Public et Prétendre qu’on aime son Peuple ;

 

Bouder une telle mesure quand on devrait en avoir eu l’idée et oser ouvrir la bouche pour se plaindre qu’ « on y perdra des sous » qu’ « il faudrait que l’Etat en donne les Moyens » ;

 

Dire sa Déception pour les Recettes qu’on Perd au Profit de la Santé de ses Administrés comme de la Sécurité de leurs Familles ;

 

Avouer si prosaïquement, même en tentant les contorsions « diplomatiques » les plus grotesques que remplir les Caisses est ce qui Prime, les Addictions Publiques étant les Bienvenues dans la mesure où elles y contribuent.

 

 

Et si nous mettions les Choses en Balance.

 

Pour un Etat dont on veut se détacher, à qui on mord la main tant qu’on peut, et qu’on renie sans cesse.

 

Est-il si juste et si honnête qu’on dise de lui :

 

« L’Etat ne nous en donne pas les Moyens ».

 

Surtout quand on considère :

 

  • Ce que serait notre Agriculture, si l’Etat ne faisait rien.
  • Ce que serait nos Bâtiments et Travaux Publics (B.T.P.), si l’Etat ne faisait rien.
  • Ce qu’il en serait de nous après les Cataclysmes si l’Etat ne faisait rien.

 

Et la Liste est loin, bien loin d’être exhaustive.

 

 

En revanche, quels moyens nous donnons nous pour nous assumer nous-mêmes, mis à part le Bagout.

 

Peut-être soufflons-nous dans des Conques de Lambis, il est vrai que c’est déjà fort bien.

 

Peut-être qu’au risque de bien des déboires pour nos futurs élèves nous voulons BOOSTER une langue dont nous n’avons pas la maîtrise, au rang Number One de la Communication ; il convient de reconnaître le mérite qu’il y a à cette tentative.

 

Peut-être voulons-nous nous créer un PANTHEON qui soit le Parangon de tous les Panthéons, y compris celui de Zeus. Quoi de plus méritoire quand on y pense.

 

 

Mais Hélas ! Plus on y pense et plus on réalise que, faute de pouvoir faire grand-chose pour nous-mêmes, nous nous mentons impunément à nous-mêmes en brandissant à tous les Coups le même succédané, la même panacée, le même Vade-Mecum écorné :

 

« L’Etat ne nous en donne pas les Moyens,

L’Etat ne nous donne pas assez ».

 

 

Alors, une suggestion :

 

Au lieu d’Être Autonomes,

Au lieu d’Être Indépendants,

Au lieu d’être Souverains,

 

Soyons modestement Français dans une Martinique tout simplement PROVINCE FRANÇAISE, Amie des Grandes Démocraties et laissons filer les Etoiles.

 

Ainsi recouvrerons-nous TOUS NOS MOYENS dans un Ensemble où nous aurons TOUTES NOS CHANCES de recevoir comme de donner, sinon à satiété, du moins dans toute la Mesure du Possible.

 

La Mesure du Possible, c’est tout ce que demande Dieu, et n’est-ce pas dans cette Mesure qu’il nous Donne.

 

Le reste est Incongru, il convient d’y penser.