Montréal

Nouvelles

Le vœu de Maëlle

29-09-2010

Le vœu de Maëlle

Par Catherine Kozminski

 

Il y a des soirs, comme ça, où je n’arrive pas à dormir. J’ai la tête trop pleine d’idées, de tâches à réaliser, de textes que je rêve d’écrire, bref je scrute le plafond sans bouger afin de me laisser plonger vers les bras de Morphée.

Mais ce soir, c’est la huitième nuit sans toi à la maison. Oui, je sais. Tu me diras que ce n’est pas ta première hospitalisation en 10 mois. Il faut croire que je ne m’y habitue pas, ni d’ailleurs ton frère, ta sœur et ton papa, bien sûr. Même Labelle, ta chienne adorée de la Fondation Mira, semble te chercher dans tous les coins de la maison et attend impatiemment de te retrouver dans ta chambre, à l’hôpital. Dehors, le ciel est lumineux. On y voit des étoiles partout. On pourrait penser qu’en cette période de l’année, il ferait plus froid, mais ce n’est pas le cas. Je garde donc mes yeux tournés vers la nuit noire en me disant que peut-être tu regardes le ciel en même temps que ta maman. J’aimerais bien voir une étoile filante, car alors je voudrais faire un vœu. Je ne te dirai pas en quoi il consiste, de peur de perdre à jamais la chance de le voir s’exaucer.

Dans ce silence qui pèse paisiblement dans la pénombre, je pense à tous les enfants que nous rencontrons grâce à ton fragile destin. Je pense à Charles, à Alex, à Chloé. Je me dis que vous êtes si forts, si rayonnants d’espoir et de détermination. Quand je pleure en cachette pour ne pas que tu me voies, je me dis qu’il nous faut continuer à vivre parce que c’est le plus bel enseignement que tu nous transmets depuis 8 ans. Des fois, je me demande ce qui te permet de ne jamais te plaindre, de continuer à rire de tout et de rien, de remercier les infirmières qui viennent à ton chevet pour une prise de sang.

Il y a quelques mois, alors que ton état se détériorait et que l’on avait du mal à freiner les anticorps qui attaquent tes muscles, tu nous as regardés, droit dans les yeux, en nous disant que nous étions les parents dont tu avais toujours rêvé. Un petit adulte dans un corps d’enfant. C’est ce que l’on dit souvent en parlant des enfants malades. Chère Maëlle, où est passée ton innocence ? Dis-moi ce que je peux faire pour te soulager … Je voudrais tant inventer un remède pour ta maladie qui ne se guérit pas pour l’instant. Mais toi, tu as accepté depuis longtemps. Tu savoures chaque instant qui passe. Je n’oublierai jamais ce que tu m’as dit au téléphone, mardi dernier. Alors que tu dessinais dans ta chambre du 7e étage, un immense arc-en-ciel est apparu à ta fenêtre. Tu as tenté de reproduire ses magnifiques couleurs et tu as fait un vœu qui s’est exaucé. Un vœu qui témoigne de ta grande sérénité. Ce vœu, c’était simplement de voir arriver à ta chambre d’hôpital ta maman, accompagnée de ta chienne d’assistance, Labelle. Lorsque, le lendemain, je suis apparue dans le cadre de la porte, tu t’es écriée : « Maman ! Mon vœu s’est exaucé ! ». J’ai souri, simplement, les yeux embués de larmes, et j’ai compris à quel point tu avais saisi le sens de l’existence, à 8 ans seulement. Quoiqu’il arrive, je penserai toujours à cet instant magique où tu as réussi à saisir ce que tant de personnes recherchent toute leur vie : la paix de l’âme. Mon amour, nous t’aimons aujourd’hui, demain et tous les autres jours que la vie nous donnera auprès de toi. Dors bien maintenant …

Maman xxx

***

Pour ceux qui ne savent pas de quelle façon nous aider, des dons peuvent être faits au Fonds Maëlle Adenot du CHU Sainte-Justine en ligne en vous rendant directement sur le site de Maëlle au www.maelle-adenot.com ou vous rendre au http://activites.fondation-sainte-justine.org/fr/groupes/v/3766e9221c.

Nous sommes aussi sur Facebook pour suivre la famille au quotidien ! Près de 400 fans encouragent maintenant Maëlle ! Il suffit de cliquer  sur ce lien : http://www.facebook.com/pages/Fonds-Maelle-Adenot-du-CHU-Ste-Justine/126416384039867.

Merci à tous ceux qui ont déjà donné avec beaucoup de générosité.