SOLIDARITÉ FTQ-SOLIDARNOSC
par Jean-Paul Kozminski
Le 31 août est un jour férié en Pologne. Ce jour marque la naissance, en 1980, du premier syndicat indépendant qui, rapidement, regroupera 10 millions de salariés. Le premier congrès de Solidarité, véritable parlement ouvrier, se dote d’une structure démocratique : les dirigeants sont révocables. Véritable révolution initiée par une femme, Anna Walentynowicz, qui, sensible aux difficiles conditions de travail sur les chantiers navals, a créé la première association indépendante à  Gdansk. Son licenciement provoque la colère des ouvriers qui refusent  de travailler : c’est la grève qui donnera naissance à SOLIDARITÉ. Le monde entier vient de connaître Lech Walesa, figure emblématique d’un changement social et politique.
Ce changement, s’est effectué sur des années de luttes, de négociations difficiles, de privations, de sacrifices.
L’histoire de la Pologne est faite de résistance, d’abnégation et de courage. Le destin a voulu qu’un Polonais «Jean-Paul ll» soit élu pape. La victoire sur le communisme devint certitude.
Certitude alimentée par une fraternité, une solidarité internationale.
Au Québec, M. Zénon Mazur s’est investi pour faire reconnaître la légitimité de Solidarnosc.
Et c’est là que l’on doit reconnaître l’apport considérable de Monsieur Fernand Daoust et de la FTQ. La grande centrale syndicale a répondu avec conviction et a mis bien des ressources au service de cette grande cause. Avec une grande délicatesse, jamais comme une aumône, ces ressources ont été acheminées aux femmes, enfants et aux travailleurs polonais qui vivaient dans la précarité.
Sans Monsieur Daoust et les dirigeants de l’époque, sans leur soutien moral, les syndiqués de Solidarnosc auraient encore plus soufferts. Je me souviens de la visite de représentants du syndicat polonais : ils ont trouvé compréhension, chaleur humaine car les syndicats québécois, aussi, ont eu leur part de luttes et de difficultés, de grèves et de matraquage.
La lettre de Monsieur Michel Arseneault, président de la FTQ, perpétue cet engagement envers ceux et celles qui luttent pour la liberté, une plus grande égalité et une justice sociale.
Lors de ces commémorations, nous aurons l’occasion de lever notre verre à celles et ceux qui se sont battus, à celles et ceux qui ont apporté réconfort et bonté, qui ont ouvert leur cœur.
Mais surtout, levons nos verres à la jeunesse qui peut exprimer librement sa vitalité, sa créativité, qui peut partager, offrir et donner. Que nos enfants gardent le souvenir de celles et ceux qui les ont précédés, qui ont fait les nécessaires sacrifices, parfois de leur vie, pour qu’ils soient heureux.
À vous pour qui le mot SOLIDARITÉ n’est pas un vain mot, SALUT, NA ZDROWIÉ.