Aux pays bien dirigés, la valeur n’attend pas le nombre des années.
Par Aminata Diabi
Pour la première fois, le continent africain accueille la coupe du monde de football. Comme elle sait si bien le faire, l’Afrique du Sud a enflammé les spectateurs lors de la cérémonie d’ouverture qui fut à la hauteur de l’enjeu. Et oui, car il s’agissait de montrer au monde entier que l’Afrique est elle aussi digne et capable d’organiser de grands rendez-vous sportifs. D’ailleurs, sous les sons des vuvuzelas (cet instrument traditionnel en forme de longue trompette) le président du pays Jacob Zuma n’a pas manqué de qualifier cet événement d’historique.
De nombreux artistes africains et étrangers avaient répondu présents au coup d’envoi des festivités et quelle émotion de voir Desmond Tutu, ancien lauréat du prix Nobel de la paix, se trémousser dans les gradins!
Quelle fierté de voir cet événement planétaire enfin organisé sur le continent noir, particulièrement en Afrique du Sud. En effet, si la nation arc-en-ciel cumule les superlatifs négatifs : pays le plus dangereux du monde, pays aux plus grandes disparités entre riches et pauvres, ou encore pays comptant le plus de séropositifs; il ne faut pas oublier qu’il y a seize ans de cela, la loi de l’apartheid régnait encore dans ce pays.
En seize ans seulement donc, et sous le leadership de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud est passée à un régime démocratique (qui fonctionne) et depuis, elle ne cesse de montrer l’exemple aux autres nations africaines, notamment aux anciennes colonies françaises dont la plupart célèbrent cette année le soixantième anniversaire de leur indépendance.
Six décennies plus tard, force est de constater que dans ces pays, on est encore bien loin de la démocratie et de la stabilité politique jadis promises. En effet, quand ils ne sont pas en proie aux conflits ethniques, ils sont ravagés par la corruption institutionnalisée ou sous des régimes dictatoriaux qui ne disent pas leur nom.
Une question se pose : en si peu de temps, comment l’Afrique du Sud a-t-elle réussi sa transition alors que d’autres pays sont encore aux balbutiements du développement?
Bien sur, les relents de l’apartheid sont encore là , les inégalités toujours criantes et la pauvreté n’a pas disparu, mais si le pays continue sur sa belle lancée, où sera l’Afrique du Sud dans cinq ans, trois, ans, un an?
Allez les Bafana-Bafana!