Troisième proposition optimale : Suppression des Commissions scolaires
Les commissions scolaires ne sont non seulement pas utiles ; elles nuisent.
En 1947 est créée la Fédération des Commissions scolaires. L’époque se trouve à l’autre bout de la chaîne dans l’axe de la dimension des administrations publiques. Aujourd’hui, tout le monde et son père en a ras-le-bol du caractère énorme de l’administration publique. On a même vu, fin avril, Jean Charest et son équipe ministérielle travailler le dimanche afin de réduire les frais de l’état. L’opération n’est pas que médiatique ; l’équipe libéral aboutit à des résultats. Mais on est en droit de leur demander pourquoi ils n’ont pas procédé avant à une situation tellement urgente qu’elle appelle tout à coup le labeur dominical…
En 1947, c’était l’excès minceur. Le ministère de l’Instruction publique s’avère bien maigre. Un embryon administratif. Il ne satisfait pas à la gestion de la chose scolaire. Il fallait une extension spécifique à l’éducation.
Mais aujourd’hui, deux aspects de la Cité moderne rendent caduques les Commissions scolaires. D’une part, l’excès administratif rappelé plus haut. Je ne justifie en rien l’excès. Je rappelle simplement que le ministère de l’éducation dispose amplement des ressources administratives qui manquaient au ministère de l’Instruction publique. En d’autres mots, l’immense majorité des citoyens d’aujourd’hui jugeraient ridicule la création de Commissions scolaires. Deuxième aspect de notre époque : la surabondance des moyens de communications. Le PDG d’une école peut instantanément rejoindre l’administrateur auquel il veut parler. Il a accès rapidement à toute l’information dont il a besoin. Qu’il s’agisse de statistiques sur la réussite des établissements, le ratio maître élèves, les causes d’échecs, les dates de réunion des PDG, etc.
Je n’ai pas fait d’enquête systématique. J’ai simplement communiqué avec quelques administrateurs d’école et quelques profs. Leur jugement est unanime : il exprime un rejet profond des Commissions scolaires. Je leur ai demandé à chacun s’ils croyaient représenter l’opinion de leurs collègues. J’ai reçu un oui spontané.
Je me suis donc enquis auprès des Commissions scolaires. Caroline Lemieux exerce la fonction de relation avec la presse. Les CS opèrent un budget de 9 milliards. La grosse part va au paiement des professeurs. Oui, mais le budget d’opération de la CS comme entité distincte ? Elle me répond que les chiffres sont ici et là . Il n’y a pas de dossier sur ce montant. Je tombe en bas de ma chaise. «Comment ?! Pas de bilan précis des Commissions scolaires ? C’est hallucinant, madame !» Elle finit par me dire que le budget se situe à environ 5 % du 9 milliards. Soit environ 450 millions. «Environ». Comment se fait-il que ce budget ne soit pas publié clairement. Et qu’il soit d’«environ» ce montant ? ! Vous trouvez la réponse inadéquate ? Louche ? Bien sûr. Pourquoi cette attitude de cache-cache ? Comme payeurs de taxe, nous exigeons plus de transparence et de précisions.
Revenons à la pertinence des commissions scolaires. La réponse des quelques PDG d’école que j’ai consultés touche à leur propre mandat. Ils ont été nommés à cette fonction parce qu’on juge qu’ils ont le talent pour administrer. Ils n’ont pas besoin des CS. Une comparaison ma frappé chez l’un deux : «les Commissions scolaires sont comme un corset qui nous empêche de fonctionner comme du monde.» Et cette enseignante qui s’est écriée : «Les Commissions scolaires, c’est un zéro !»
Vous voulez une preuve additionnelle du caractère obsolète des CS ? Qui, de l’école publique ou de l’école privée, obtient les meilleurs résultats ? Poser la question, c’est y répondre. On, les écoles privées n’ont pas de Commissions scolaires. Les cégeps non plus, d’ailleurs. Ni les universités. Si les Commissions scolaires jouaient un rôle pertinent, on les aurait étendues aux autres niveaux. En tout cas au cégeps publics !
Les Commissions scolaires constituent un anachronisme. Elles avaient un sens en 1947 ; elles constituent aujourd’hui un obstacle à une saine gestion par les PDG d’école. En plus de coûter un demi milliard par année au contribuable.
D’où la troisième proposition optimale :
IL CONVIENT DE SE DÉBARRASSER AU PLUS VITE DES COMMISSIONS SCOLAIRES.
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