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Suite au Discours du Président Sarkozy …..

31-03-2010

Suite au Discours du Président Sarkozy à propos des régionales.

« …Ceux qui attendent ou qui espèrent une réaction ferme de ma part ne seront pas déçus »

Par Christian Martin

« Lors des élections régionales vous avez élu ceux qui vont diriger nos régions. Il s’agissait certes d’un scrutin local. Mais par vos choix et par l’abstention qui a atteint un niveau extrêmement élevé, vous avez voulu exprimer ce que vous ressentiez dans un contexte de crise économique, de crise financière, de crise agricole, qui rend si dure la vie quotidienne de tant d’entre vous. Mon devoir est d’entendre ce message » extrait du discours du Président de la république.

Bizarrement, Monsieur Sarkozy a entendu le message des Français, de par leur choix et du taux élevé d’abstention de 48%. Mais curieusement, il ne semble pas avoir entendu les Martiniquais et les Guyanais qui se sont abstenus de voter à plus de 70% lors du référendum du 24 01 2010, une abstention référendaire de 22% plus élevée que celle des élections régionales. Une consultation référendaire qui ne saurait être entérinée compte tenu du faible taux de participation de 30%.d’autant plus qu’il existe des règles référendaires (que j’ai déjà eu l’occasion de citer dans mes précédents textes) qui dictent bien un minimum de 50% de participation.

En ce qui concerne les régionales, l’accent devrait être plutôt mis sur le taux de participation qui était de 52%, ce qui représente pour la droite une défaite aussi cuisante que celle de 2004. La réalité, elle est là. Certains attribuent ces résultats à la discorde au sein de la droite ou encore les perçoivent comme une sanction à la politique du président Sarkozy.

Le Président a entendu le message des français si fort qu’il fait volte-face. Il se rétracte par rapport à sa politique qualifiée par certains de gauche alors que ses dernières déclarations sont décodées comme un virage à droite. Ne voilà-t-il pas maintenant que la crise agricole l’inquiète :

« je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d’accepter le démantèlement de la politique agricole commune plutôt que d’accepter que soit laissée la spéculation le soin de fixer de façon erratique des prix agricoles qui ne permettraient plus à nos agriculteurs de vivre décemment du fruit de leur travail.»

La retraite, la santé, la taxe carbone tout y passe. Il a retrouvé sa verve pour tenter de convaincre les français. Pour cela, nous devrions le féliciter car il a vraiment du talent. Il dit toujours ce que le peuple veut entendre.

Il disait aussi « Enfin, la sécurité est une priorité. Une action déterminée conduite avec constance depuis des années nous a permis de faire baisser le nombre des délits, personne ne le conteste.
Mais nous n’avons pas jugulé la montée de la violence dans les stades, dans les transports, dans les établissements scolaires. Cette situation ne peut pas durer. Je suis décidé à m’engager personnellement dans la lutte contre cette violence, la plus brutale, qui est devenue intolérable pour chacun d’entre vous. Ceux qui attendent ou qui espèrent une réaction ferme de ma part ne seront pas déçus. »

Il a omis toutefois de dire qu’en Guadeloupe/Martinique, il n’a pas jugulé la montée de la violence et protégé les personnes et leurs biens durant la séquestration de la population organisée par des indépendantistes pendant 44 jours. Depuis, les Antilles n’ont jamais connu une telle insécurité.

Face à la crise aux Antilles, Monsieur Sarkozy disait vouloir mettre la « grande distribution à plat » et combattre la vie chère. Bravo disait-on! Il a omis de dire toutefois qu’il n’a pas jugulé la crise de la vie chère mais plutôt converti cette crise en évolution statutaire forcée, non demandée par la population, qui d’ailleurs a spécifiquement dit non le 10 janvier 2010 et s’est abstenue le 24 Janvier 2010 à plus de 70 %.

Soyons réalistes Monsieur Le Président, aujourd’hui, c’est la Guadeloupe, terre française depuis 1635, qui se trouve maintenant économiquement à plat et non pas la grande distribution comme vous le promettiez. Nombre d’entreprises ont fermé leurs portes et un bon nombre d’autres sont en difficulté, et par conséquent le chômage croît. Où se trouve dans votre discours les bienfaits des états généraux que avez instaurés et qui devaient comprendre et trouver des solutions pour tous les DOM/TOM.

Il ne faudrait pas confondre « stratégie politique » et «démagogie politique ». En tout cas, le 21 Mars 2010 les Français semblent avoir fait la différence.