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Rendre les gens à l’aise autour de soi

01-01-2023

Rendre les gens à l’aise autour de soi

par Michel Frankland

SJB 230102 Lecture spirituelle

Mon British de père m’avait confié un jour un adage ressourçant : « A GENTLEMAN IS ONE WHO MAKES EVERYBODY AROUND HIM AT EASE. »

Homme ou femme, évidemment. Mais c’est à moi qu’il parlait.

Est-ce qu’on est à l’aise avec toi ? Est-ce qu’on sort de la relation avec toi mieux énergisé(e), plus enthousiaste ou secrètement triste ?

Tu leur en parles personnellement. Si l’autre comprend le heurt causé, mais sans réellement l’avoir voulu, l’excuse est spontanée.

Les personnes qui produisent des remarques désagréables intentionnelles, ou parce que ce désordre interpersonnel se trouve inscrit dans leur psychisme, ont un des commentaires défensifs. Notons-en quelques-uns.

« Tes bin susceptible ! » Cette remarque provient de gens qui cherchent à te heurter davantage. Tu t’es montré vulnérable à l’attaque. Profitons-en ! Une variante : ne rien répondre. Message implicite : « Pauvre toi ! Je ne veux pas te heurter davantage. Je me tais. » Variante du même type : « Moin, on parlera pas!… ». Tu parles au contraire très fort.

Elle fait partie de mes élèves dans un de mes cours de bridge. Avant le deuxième cours, elle me fait des farces sur les « Frogs ». Je l’appelle. Je laisse le message sur son téléphone, déplorant ses remarques à l’évidence racistes. Dans sa communauté, on réagit à ces commentaires toujours par l’attaque, que les commentaires soient fondés ou non. Elle est profondément choquée. « You were out of line ! »

Un rire heureux, autre réponse. J’ai été jésuite pendant 9 ans. Sorti avant d’entrer en théologie, devenu convaincu que c’était pas ma place. Il y avait un vieux jésuite qui regardait la télé avec nous. Usé par un engagement trop rapide, il était maintenant davantage du côté nul, ne parlant jamais. Je lui avais servi quelques boutades au fond méprisantes, au fil des jours, mais ce n’était que le Père-Tremblay-pauvre-type. Le recteur me fait venir pour m’expliquer le tort que j’avais fait à un homme à la vie généreuse et maintenant usé prématurément. Il ne lui restait que le soutien de la communauté. Conscient tout à coup du tort profond que j’avais commis – une nuit d’insomnie pour avoir gravement manqué à la charité.

L’être humain est un océan d’émotions. La véritable bonté entretient une paix fructueuse, génératrice d’une joie qui rayonne. Elle produit un élan d’efficacité dans l’action.

Rendons-nous les gens à l’aise autour de soi ? C’est la manifestation de l’amour, de l’amitié, de la tendresse, de l’entre-gens créateur. Bref, de la condition si qua non du

respect.